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SECTEUR DE LA PHARMACIE: Le chômage guette les professionnels, faute de débouchés

  1. L’assemblé générale de l’Union des Jeunes Pharmaciens du Sénégal (UJPS) a servi de cadre, ce samedi à des professionnels de ce secteur pour discuter des problèmes d’emploi qui touchent les jeunes diplômés en pharmacie sortant de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d’Odontostomatologie. Le changement de la règlementation dans la création d’officines, le nombre important de sortants par année sont pour les panelistes les raisons du chômage des jeunes diplômés.

     

    Le département de Pharmacie de la Faculté de Médecine de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar met sur le marche, chaque anné plus de 100 pharmaciens. Ce qui pose un problème d’employabilité pour les jeunes pharmaciens qui se retrouvent souvent au chômage. Pour le président de l’Union des Jeunes Pharmaciens du Sénégal (UJPS), le Docteur Falla Mané, le nombre de pharmaciens sortants depassent souvent les prévisions du marché. Et selon lui, il n’existe que les officines pour les nouveaux sortants comme débouchés. «Les dispositifs règlementaires actuels ne facilitent pas l’insertion des jeunes. Car, il n’existe pas d’industries pharmaceutiques fortes dans la pays. Ce qui pose un sérieux problème pour les jeunes avec une grande partie des médicamments qui viennent de l’étranger», explique le jeune pharmacien qui a été reconduit à la tête de l’UJPS pour trois ans. Le Docteur Mané a aussi soulevé un autre probléme. En plus, de l’absence d’industries pharmaceutiques au Sénégal, la création d’officines aussi constitue une autre difficulté. Selon lui, il y a eu des changements sur la règlementation qui rend difficile l’installation d’officines de pharmacie. «Des discussions sont en cours dans le but d’allèger les règles nous permettant de créer nos propres officines », lance l’ancien président de l’Amicale des Etudiants de la Faculté de Medecine.

    Un panel a été organisé  dans ce sens afin d’apporter des solutions au chômage des pharmaciens. Il a porté sur le thème: « Legislation et employabilité pharmaceutiques face aux défis mutationnels et contextuels de la profession ». 

    «Il ne faut pas se contenter du seul diplôme de pharmacien »

     

    Le pharmacien inspecteur et chef du service de l’approvisionnement estime que tout le monde est omnibulé par la création d’officine. « Toutes les battailles ont tourné autour de cela. Ce qui nous a rertadé à un moment. Il faut également noter que, comme tous les autres secteurs de la société, le nôtre connaît une saturation », a dit le Docteur Mamadou Mangane. Il propose aux jeunes de s’intéresser à d’autres filières dans lesquelles ils peuvent réussir. Il soutient qu’on ne doit pas uniquement se contenter du seul diplôme de pharmacien. « Il faut aller au delà, en apprenant autre chose afin de trouver un travail qui n’est pas le metier de pharmacien. Il cite l’exemple du professeur Cheikh Saad Bouh Boye qui a réussi dans le domaine de la recheche avant d’être brevetté. Le Docteur Mangane souligne que le métier de pharmacien est menacé par des puissances financières qui sont plus organisées. « Nous devons être des forces de proposition en apportant du neuf dans la légistation qui est ancienne sur plusieurs points », propose le Dr Mangane. Son collègue, par ailleurs, Directeur de la Pharmacie et du Médicamment, Amadou Mactar Dièye pense que le chômage peut être réglé si on recrutait par exemple dans 1 000 pharmacies un ou deux sortants. «Cela peut aider à résorber le chômage et crédibiliser le métier de pharmacien », lance le Docteur Dièye. Le patron de la DPM soutient que l’absence de dipolômés dans les officines pose un problème au secteur d’où la mise en place d’une législation forte. Le professeur Dièye n’a pas manqué de fustiger l’attitude de certains pharmaciens qui quittent la Fonction Publique quelques années après pour se retrouver dans le privé. «L’Etat a toujours du mal à les remplacer. Des efforts doivent être faits par l’Etat, mais aussi nous du secteur à l’image de nos devanciers qui ont préféré rester enseigants que d’aller créer des officines et gagner beaucoup d’argent », dit-il.

    Amadou THIAM )