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DECOUVERTE DE GAZ ET DE PETROLE AU SENEGAL: La sar veut arrêter les importations de pétrole à l’horizon 2020-2021

Faire du Sénégal un hub énergétique et le positionner comme un pionnier dans l’exportation des hydrocarbures. C’est le projet ambitieux de la Société Africaine de raffinage (SAr). En effet la société que dirige Serigne Mboup compte investir dans la raffinerie pour que le Sénégal, à l’horizon 2021, arrête d’importer du pétrole ou des produits pétroliers. Avec une production excédentaire de plus d’un million de tonnes, le Sénégal va produire, raffiner, avant d’exporter son pétrole.

Le Sénégal vient d’abriter le forum de l’Association des raffineurs africains (ARA) sur la chaine d’approvisionnement du
secteur aval, en présence de tous les professionnels africains du milieu. A cette occasion, le directeut général de la Société Africaine de Raffinage (SAR), Serigne Mboup, a dénoncé l’absence d’investissements dans ce secteur. Ce qui n’est nullement un manque de volonté politique, dit-il, mais un manque de moyens pour sou- tenir ces investissements qui, à l’en croire, «sont extrêmement lourds ; alors qu’il y a d’autres priorités comme l’éducation, la santé, le social, l’agriculture, les infrastructures». En plus de cela, se désole le patron de la SAR, «le secteur privé en Afrique, et plus particulièrement dans la zone UEMOA, n’est pas encore très dynamique dans le secteur des hydrocarbures». Pourtant, de tels
investissements ne devraient pas poser problème, dit-il, puisque que les marchés et les opportunités sont disponibles en Afrique. A cela s’ajoute un environnement sécurisé avec des régimes de plus en plus démocratiques qui favorisent des investissements à long terme. Dans ce cadre, il cite l’au- toroute à péage au Sénégal, amortie sur plus de 25 ans. «En tout cas, c’est le temps de l’Afrique», indique le directeur général de la SAR, « de connaitre des investissements sur le plan des hydrocarbures pour s’élever au niveau des autres pays».
Le Nigéria s’inscrit dans cette dynamique avec un important projet de raffinerie lancé par l’homme d’affaires Aliko Dangote, d’un coût de dix milliards de dollars US. Le Sénégal n’est pas en reste. En effet, selon Serigne Mboup, la Sar, contrôlée à 85% par l’Etat, a saisi l’opportunité des découvertes de pétrole et de gaz pour élaborer un ambitieux projet à l’horizon 2020- 2021. «A cette date, le Sénégal va arrêter d’importer du pétrole de l’international et traiter le pétrole produit au Sénégal. Avec cet investissement conséquent, la production du Sénégal va passer à 3,5 millions de tonnes, alors que l’approvisionnement du marché national est de 2,5 millions de tonnes par an. Ce qui constitue des rentrées de devises conséquentes, par centaines de milliards, qui auront un impact important sur la balance commerciale du Sénégal», explique le maire de Pire. En plus de cette richesse qui sera rapportée au pays, les Sénégalais vont pouvoir aussi rouler avec du carburant produit à partir de leur pays. « Le gouvernement a fait de la SAR un moteur de croissance pour soutenir ses investissements», indique M. Mboup. Ce projet nécessite, selon lui, une enveloppe de 446 milliards Fcfa et sera financé par certaines banques locales, ainsi que les institutions financières internationales.

FAIRE DU SENEGAL UN HUB ÉNERGÉTIQUE
Avec cet investissement de la SAR, indique Serigne Mboup, l’Etat du Sénégal ambitionne de ne plus importer du pétrole brut et tous les produits pétroliers. Même si le carburant n’est pas au standard des accords de la COP 21, la SAR est à l’avant-garde
pour donner au marché un produit de qualité à l’horizon (2020- 2030) fixé par l’association des raffineurs de l’Afrique. C’est dans cette optique, souligne Serigne Mboup, que l’idée de raffinerie 2.0 est en gestation auprès du gouvernement et de ses partenaires. «En tant que producteur de pétrole, notre pays présente des avantages du point de vue de sa position géographique. Nous avons le pont minéralier de Sendou, nous avons aussi le Port Vraquier, ce n’est pas mauvais qu’on ait une grande raffinerie destinée au marché international. Ce qui nous permettra de produire et de raffiner avant l’exportation. Plus tard, si la Gambie, la Guinée et d’autres pays ont du pétrole, ils pourront raffiner ici avant de l’exporter», affirme le directeur général de la Sar. Une démarche qui positionnera Dakar comme un hub énergétique et placera le Sénégal comme un pionnier de l’exportation des hydrocarbures.

(Moussa CISS avec Toutinfo.net )