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CHEIKH TIDIANE GADIO, ANCIEN MINISTRE, PANAFRICANISTE : « L’Afrique est encore plus divisée que jamais »

Venu assister hier au Monument de la Renaissance à la célébration de la journée de L’Afrique, avec d’autres sommités panafricaines, l’ancien ministre des Affaires étrangères sous le régime de Wade déplore que l’Afrique célèbre toujours son histoire, les tentatives dans le sens de vouloir mettre en place une union africaine, une unité africaine. Malheureusement, d’après Cheikh Tidiane Gadio, « on ne célèbre pas encore les succès, parce que les succès tardent à venir ». Pour M. Gadio l’Afrique a un problème de leadership.

Devenue désormais une tradition, la journée internationale de l’Afrique est célébrée le 25 mai de chaque année, en commémoration de la fondation de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA) en 1963, qui deviendra plus tard l’Union africaine (UA). Venu assister à cette tradition organisée par des panafricains hier au Monument de la Renaissance africain, le leader de MPCL (Mouvement Panafricain et Citoyen-Luy Jot Jotna) a déploré ce fait de toujours célébrer son histoire. Pour le panafricaniste, les africains célébré toujours son histoire, ses tentatives et malheureusement on ne célèbre pas encore le succès.

« Les succès tardent à venir, malheureusement l’Afrique est encore plus divisée que jamais », a constaté l’ancien ministre pour le regretter. A l’en croire, la CEDEAO, le SADEC, Union du Maghreb Arabe, etc., ne fonctionnent pas comme on le souhaite. Donc, confirme-t-il, il y a énormément de travail à faire. L’ancien ministre des Affaires Etrangers sous le régime de Abdoulaye Wade de reconnaitre quand même c’est bien qu’on fasse des rencontres comme ça, pour qu’il y ait quand même un devoir de mémoire sur les sacrifices qui ont été consentis par beaucoup de filles et beaucoup de fils d’Afrique, et beaucoup de leaders africains qui ont donné leur vie.

Lumumba, Cabral, Sankara, parmi tant d’autres, qui ont donné leur vie pour que nous soyons non seulement unis, mais que nous soyons prospères, et que nous soyons respectés, et qu’on ait toute notre place dans le monde. Malheureusement, selon lui, cela tarde. «Je trouve franchement que, comme disait un de mes amis, au sein de l’Union africaine et de certaines de nos organisations, que ce sont des tortues qui ont des freins, des tortues qui marchent trop lentement, alors que l’Afrique est dans l’urgence. L’Afrique est dans le besoin de s’unir », déplore-t-il.

Qui s’interroge sous ce registre, qu’est-ce qu’on fait avec 54 ministres des Affaires étrangères, 54 ministres du commerce ? On va dans les rencontres internationales, au lieu de parler d’une seule voix, au lieu de défendre le coton africain d’une seule voix, défendre les intérêts de l’Afrique, les minerais de l’Afrique d’une seule voix. On y va dans la concurrence, dans la compétition, dans la division, et cela, malheureusement, retarde le continent.

« Nous sommes aujourd’hui avec un milliard de jeunes, 40% des ressources naturelles du monde. Ce qui nous manque, c’est le leadership. Il n’y a pas autre chose », a poursuit le leader politique. Pour qui si nos leaders étaient à la hauteur de leur mission, s’ils avaient le sens du destin, le sens de la mission, et s’ils étaient prêts à faire tous les sacrifices pour que l’Afrique aille de l’avant, on n’en serait pas là. On n’en serait pas là.

Abdoulaye DIAO