Le ministre des affaires étrangères français Jean-Noël Barrot en tournée au Tchad, en Éthiopie et au Sénégal
Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot entame ce 27 novembre une tournée qui le conduira au Tchad, en Éthiopie ainsi qu’au Sénégal. Il représentera la France à la cérémonie marquant le 80e anniversaire du massacre de tirailleurs par les forces coloniales françaises à Thiaroye.
« Je me rends aujourd’hui sur le continent africain. D’abord au Tchad pour aller rencontrer les populations réfugiées du Soudan » et les autorités tchadiennes, a-t-il annoncé dans une vidéo mise en ligne mercredi par le ministère français des Affaires étrangères.
Le conflit au Soudan a engendré la « crise humanitaire la plus grande de notre époque », avec 11 millions de déplacés et 25 millions souffrant d’insécurité alimentaire, a-t-il rappelé.
Cette visite vise notamment à s’assurer que les deux milliards d’euros d’engagements pris par les participants à une conférence organisée à Paris en avril « sont bien suivis d’effets », a-t-il expliqué.
À Addis Abeba, Jean-Noël Barrot rencontrera le président de la commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, pour discuter du renforcement des institutions multilatérales, la « résolution des crises », ainsi que les enjeux climatiques et de santé.
Il abordera également avec les autorités éthiopiennes la coopération entre les deux pays « dans le domaine du patrimoine », 50 ans après la découverte de l’australopithèque Lucie, trouvé en Ethiopie notamment par des paléontologues français.
Au Sénégal, le ministre représentera la France dimanche « lors des commémorations du 80e anniversaire des événements de Thiaroye ». « Ce sera un moment de mémoire, et pour notre pays, un moment d’introspection », a-t-il affirmé.
Le 1er décembre 1944, au camp militaire de Thiaroye, près de Dakar, des troupes coloniales et des gendarmes français avaient tiré sur ordre d’officiers de l’armée française sur des tirailleurs africains rapatriés après s’être battus sous le drapeau français, qui réclamaient leurs arriérés de solde.
Les autorités françaises de l’époque avaient admis la mort d’au moins 35 personnes. Mais plusieurs historiens avancent un nombre de victimes bien plus élevé, jusqu’à plusieurs centaines. En juin, Paris avait reconnu six tirailleurs « morts pour la France » à titre posthume, une décision mémorielle inédite dans ce dossier douloureux entre la France et ses anciennes colonies. Le Sénégal de son côté mis en place cet été un comité pour « aller plus loin dans la manifestation de la liberté ».
Jean-Noël Barrot terminera sa tournée au Caire pour y représenter la France à une conférence internationale de soutien humanitaire à Gaza.