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CAMPAGNE ÉLECTORALE : AGITONS ENSEMBLE LE DRAPEAU BLANC.(par Mohamed GASSAMA)

Et c’est parti pour la campagne en vue des Législatives du 17 novembre 2024 ! Pendant trois semaines, les différents prétendants à un siège dans l’hémicycle ont ipso facto l’opportunité d’aller librement à la rencontre de leurs compatriotes. Chacun des candidats investis sur les Listes des Partis, coalitions de Partis ou Entités indépendantes, se voit octroyer le plein droit de se présenter devant ses concitoyens et de leur proposer son Programme législatif. Ni plus ni moins. En tout cas, ce fut l’esprit des campagnes électorales sous la République romaine (de 509 avant J-C à 27 après J-C, début de l’Empire). Pour mémoire, les postulants devaient d’abord procéder à la « prensatio », la déclaration de candidature, avant de porter une toge blanche, appelée « toga candida », en latin. Ce vêtement, blanchi à la craie, permettait aux protagonistes de se distinguer des autres citoyens. La toge blanche représentait aussi le symbole de l’égalité devant les populations en période de campagne. Justement, c’est de là que découle le terme « candidus », qui signifie « blanc » et qui a donné en français le mot « candidat ». Ce rappel historique est d’autant plus intéressant qu’il traduit toute la symbolique qui entoure le fait de briguer les suffrages des citoyens. Grosso modo, dans la Rome antique, n’était pas candidat à l’élection des Représentants des Assemblées du peuple, qui voulait. Il fallait suivre ce que l’on appelait le « Cursus honorum », à savoir, le parcours des honneurs. À ce sujet, l’historien grec, Polybe, évoquait le droit du peuple romain de conférer « les magistratures à ceux qui les méritent ». Le mérite se jaugeait en se fondant sur la qualité de celui qui sollicitait les voix mais aussi sur l’importance de son éloquence. Eh oui ! Il fallait séduire l’électorat. Il fallait maîtriser l’art oratoire et faire preuve de grande rhétorique. Nous ne demanderons pas aux aspirants des quarante et une Listes du Sénégal de faire le tour du « Forum », la place publique, pour saluer chaque votant et passer par son nom pour attester de leur ancrage dans le terroir mais juste de retenir qu’il ne leur reste plus qu’à parler au peuple dans son ensemble.
En prélude à ces temps forts de la vie démocratique de notre pays, Monsieur le Président de la République a bien voulu s’adresser aux sénégalais pour confirmer son engagement, sans faille, en faveur d’un climat politique apaisé, condition sine qua non pour des joutes oratoires joviales et allègres dont les média et autres supports numériques se feront l’écho. Cette intervention est à placer sous le signe du respect strict de son Serment à l’issue de sa brillante élection, le 24 mars 2024.
Son Excellence Bassirou Diomaye Diakhar FAYE a ainsi pris de la hauteur et, mieux, a prouvé qu’il restait indéniablement « la Clé de voûte ». En effet, son face-à-face avec les journalistes, de tous bords, constitue une réelle garantie voire une assurance tous risques. Il est rassurant et proactif. Avouons-le, sans ambages et quoi que l’on en dise, le Chef de l’État s’est revêtu de ses atours constitutionnels pour, notamment, appeler les acteurs politiques et leurs partisans, à la responsabilité, à la sauvegarde de la cohésion sociale, au respect des Institutions et à la culture de la paix et du dépassement. Sous ce rapport, que toutes les équipes comprennent qu’il s’agit bien d’une campagne électorale et pas d’autre chose. À ce titre, il n’y a point de place pour des grossièretés ou des invectives encore moins pour des attaques physiques. Cela serait une tache indélébile. Qu’ALLAH préserve le Sénégal de ce scénario qui n’honorerait personne. Pour y arriver, il va falloir que tous, sans exception, se sentent concernés et impliqués, de façon individuelle et collective.
Vivement une Assemblée nationale qui accueille de vrais Députés du peuple, seul détenteur de la souveraineté. Bonne campagne électorale.