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LA CHRONIQUE DE MLD: Un Sénégal en campagne électorale permanente…Par Mamadou Lamine DIATTA

« Les peuples n’ont que les dirigeants qu’ils méritent « 

C’est curieux, le Sénégal est en campagne électorale permanente.
Ce pays pauvre en quête perpétuelle et hypothétique d’émergence et de développement est pourtant en proie à des inondations d’une grande ampleur à l’origine de la détresse des populations de Touba la ville sainte, Kaolack et d’autres localités du pays. La récurrence de ces évènements tragiques qui surviennent à chaque hivernage traduit justement la faillite de cette élite politique peu impactante et incapable de vision prospective plus de soixante ans après les indépendances.
Pour le cas spécifique de Touba, les appels au secours et le Leadership du Khalife Général des Mourides qui a allongé 200 millions de fr cfa pour donner l’exemple et l’impulsion mettent en lumière toute l’impuissance de l’ancien et du nouveau pouvoir qui se renvoient la balle de la responsabilité à qui mieux mieux. Comme pour narguer ces pauvres concitoyens en butte à ces violents phénomènes naturels. Gouverner, c’est prévoir dit-on trivialement. Mais il semble que sous nos cieux, gouverner c’est plutôt éteindre des feux pour en allumer d’autres plus incandescents à la minute qui suit.
Oui ce pays est magique. Ces Sénégalais qui se shootent prioritairement aux débats de bas étage sont exactement de grands adeptes de la buzzosphère et de cette politique politicienne qui ne nourrit qu’une infime partie d’entre nous.Ils sont finalement bien servis avec ces annonces tous azimuts de la direction générale des élections : Dépôts des candidatures pour le scrutin législatif à partir du 28 octobre, publication des listes de candidats retenus au plus tard le 07 octobre et puis le début de la campagne électorale prévu le 27 octobre prochain…Ouf, rien que ça ? C’est vraiment le temps du Tout-Politique !
Au même moment, qui va faire tourner la machine économique vecteur de création de richesses, d’emplois et de progrès collectif ? Qui va enfin payer cette dette intérieure de centaines de milliards que l’Etat doit aux entreprises privées notamment dans les secteurs du BTP et de l’énergie ?
Qui va proposer aux candidats à l’émigration clandestine des solutions concrètes afin de les encadrer, les former, les accompagner et les fixer dans leurs terroirs ?
Mais enfin qui va travailler ?
Vaste programme.
Mais nous sommes bien au pays de Coura Macky, Fouta Tampi ou encore Selbe Ndom et Pawlish. Des profils qui incarnent une popularité qui en dit long sur l’état actuel de notre échelle de valeurs. Il ne s’agit point de les vouer aux gémonies pour les proposer doctement à la vindicte générale. Il s’agit juste de dire que ces saltimbanques du Sénégal réel décrochent plus de vues et bénéficient d’une meilleure visibilité que Souleymane Bachir Diagne ou le Professeur Gayane Faye jeune savant à la base du lancement du premier satellite sénégalais dans l’espace.
Les politiciens sont futés et ils jouent au quotidien sur ce paradigme du paradoxe sénégalais pour exister, asseoir leur hégémonie,leur puissance et la pérennisation de leur système.
Tout compte fait, « les peuples n’ont que les dirigeants qu’ils méritent» conformément à ce vieil adage qui n’a pas pris une ride.