Sénégal-Dernières prévisions FMI: Le Cadre de réflexion démocratique et patriotique (CRDP-50) rétablit la vérité et apporte son soutien au Gouvernement
Entre mai et septembre 2024, le Fonds Monétaire International (FMI) a effectué trois missions au Sénégal à l’issue desquelles des conclusions précises ont été faites. La première s’est tenue du 25 avril au 3 mai et avait noté la résilience de l’économie sénégalaise en dépit d’un contexte préélectoral très difficile.
La deuxième mission, qui s’est tenue du 6 au 19 juin 2024, avait conclu dans le cadre du PSE, non sans préciser que la croissance économique devrait atteindre 7.1% en 2024 et 10.1% en 2025, avec une inflation qui devrait diminuer et rester dans la fourchette cible de la BCEAO d’ici la fin de l’année 2025.
La dernière mission, effectuée du 5 au 12 septembre 2024, a souligné une dégringolade en prévention d’une fin d’année difficile qui serait la conséquence d’une activité plus faible dans les secteurs des mines, de la construction, de l’agro-industrie et, dans une moindre mesure, dans le secteur primaire.
Ainsi, elle a abouti à des perspectives moroses. L’inflation globale, quant à elle, devrait atteindre en moyenne 1,5 % en glissement annuel. Cette situation résulte de nombreuses contorsions subies ces douze dernières années par nos finances publiques et dont les nouvelles autorités en place depuis avril 2024 ont héritée.
La faible activité économique au premier trimestre de 2024 évoquée par la presse s’explique par les tensions politiques liées à la dernière élection présidentielle, notamment à la décision de son report par l’ancien Président la République et le contexte de tension qui s’en est suivi, avec des menaces réelles sur la paix civile.
Cette absence de visibilité a conduit à une morosité économique due à la frilosité des investisseurs et au ralentissement du secteur de la production, celle industrielle plus précisément. Le délai de report (février à juin 2024) a été long, et amenait les acteurs de la vie économique à une position attentiste liée l’incertitude politique. Pour corroborer cette incertitude qui plainait sur le Sénégal, le rapport du FMI n° 23/435 de décembre 2023 en est la parfaite illustration.
Dans ce rapport, il est dit, afin d’honorer les paiements au titre du service de la dette autour des élections présidentielles de 2024, période où les conditions financières risquent d’être incertaines (hausse des taux d’intérêts en cas de crise), les autorités avaient emprunté un volume de ressources de 604 milliards pour le premier quadrimestre de 2024 (janvier à avril).
Donc, si l’Etat du Sénégal anticipe une crise et emprunte pour couvrir ses créanciers sur les quatre premiers mois de 2024, il est évident que l’investisseur rationnel le soit, et décale ses décisions d’investissement et probablement de production de biens.
Le Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye ayant été installé au début deuxième trimestre de l’année 2024, c’est normal que les conséquences des soubresauts politiques aient donc naturellement une incidence négative sur le second trimestre de 2024.
L’activité économique n’a véritablement pu retrouver son cours normal que sur le dernier semestre de 2024, à partir de juillet.
En réalité, le rapport du FMI épingle la gestion de l’équipe du président sortant Macky Sall et de son clan.
L’évaluation macroéconomique du premier semestre 2024 devait pousser les thuriféraires de BBY à faire profil bas. Comment une équipe installée au mois d’avril 2024 peut influer sur un semestre qui a commencé en janvier ? C’est le lieu d’inviter une certaine presse de révérence à plus de responsabilité. Nous sommes en macroéconomie et non dans l’instantané.
L’attitude de BBY, c’est comme un défenseur qui marque contre son camp et les supporters au lieu de regarder le sens du but applaudissent à cause de la couleur du maillot.
La baisse des recettes par rapport aux prévisions découle des données fantaisistes qui étaient régulièrement communiquées pour dissimuler les carences dans la gestion financière du pays et le rythme insoutenable de la voie empruntée par le régime sortant.
C’est ainsi qu’un budget de 7000 milliards de CFA avait été voté pour faire croire à l’opinion des avancées qui, en réalité, étaient inexistantes.
Par exemple, dans le budget de 2024, une augmentation des recettes fiscales d’environ 700 milliards contre une hausse prévisionnelle de 434 milliards dans le budget de 2023.
Par conséquent, les moins-values de recettes évoquées dans le communiqué du FMI découlent des projections de recettes dans un scénario trop optimiste et volontariste. Tout le monde sait que le budget de 2024 n’est pas de 7000 milliards, mais il est réellement à 5755 milliards de FCFA. L’amortissement de la dette n’est pas une dépense du budget général (adoption budget programme depuis 2020), mais une charge de trésorerie qui est retracée dans le tableau de besoin de financement brut de l’Etat.
Dans le budget de 2024, l’amortissement (remboursement du principal ou dette arrivée à échéance) est de 1248 milliards FCFA. Il suffit juste de défalquer le montant de l’amortissement pour retrouver le budget réel de 5755 milliards, en ligne avec la lecture comptable du budget programme.
Le Ministre des finances d’alors, aidé par une presse et dans une perspective électoraliste ont joué avec les chiffres pour mieux amadouer l’électorat.
On ne peut passer sous silence un paradoxe, et non des moindres, l’augmentation du niveau de la subvention qui s’explique par une accumulation des ardoises impayées des années antérieures.
Le Président de la République, lors de sa dernière adresse solennelle à la nation, a révélé :
- un dérapage sur les tirages (emprunts) extérieurs ;
révélé : - une augmentation exponentielle du service de la dette publique ;
- un dérapage sur la masse salariale.
Il faudra dès lors, s’attendre à une situation lamentable des finances publiques à la publication des résultats de l’audit en cours de certification à la Cour des comptes.
Il y a des raisons légitimes de s’attendre à un accroissement de la dette publique (administration centrale et secteur parapublic) déjà estimée à 80% du PIB, si l’audit fait focus sur les vrais chiffres et le trou pourrait être abyssal. Les chiffres actuels des finances publiques qui indiquent une dette publique de l’administration à 76% du PIB, au-dessus de la norme communautaire de l’UEMOA (70% du PIB).
Cette situation chaotique est un héritage pour le nouveau régime. Avec la publication prochaine de l’audit des finances publiques, les chiffres des finances publiques en cours certification à la cour des comptes (message à la nation du Président de la République) vont encontre être plus désastreux.
En conséquence, le peuple doit être conscient que les prochains exercices d’analyse de la viabilité de la dette (AVD) du FMI peuvent classer le Sénégal à un risque élevé de surendettement qui signifie que le pays est surendetté, tout en rappelant que le Sénégal est passé de risque de surendettement faible à risque modéré de surendettement depuis 2020 (avènement de la covid-19).
L’actuel gouvernement, dans sa volonté d’œuvrer dans la transparence et l’orthodoxie financière et budgétaire, a pris la ferme résolution de mettre un terme à la manipulation des données pour rendre reluisante et transparente une situation économique qui était loin de l’être.
Un pays ne peut s’administrer sur la base du faux. Heureusement que les nouveaux dirigeants du pays en sont conscients, contrairement à leurs devanciers.
Le CRDP-50, conscient de la bonne démarche du gouvernement dans sa volonté de donner corps au PROJET, lui apporte son total soutien.
Il exhorte les populations à en faire de même et de n’accorder aucune importance aux vaines manipulations de colporteurs de fausses informations nostalgiques d’une époque de mal gouvernance révolue.
Fait à Dakar le 15 septembre 2024
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