Bilan 100 jours : La réplique de l’APR au Pr Diomaye Faye
Lors d’une conférence de presse tenue ce lundi, l’Alliance pour la République (APR) a dressé un réquisitoire accablant contre les 100 premiers jours de gouvernance du président Diomaye, qualifiant cette période d’échec total marqué par une absence de vision, de projets concrets et de résultats significatifs pour le peuple sénégalais.
Critiques sur la gestion budgétaire et le Conseil supérieur de la magistrature
L’APR a critiqué le Président Diomaye pour son manque de maîtrise des règles d’exécution budgétaire, qualifiant ses actions de « désastreuses ». Le parti rappelle qu’en 2021, malgré des événements violents, le Sénégal avait enregistré une croissance de 6,5 %, grâce à une gestion rigoureuse des finances publiques et à des réformes structurelles majeures. Cette performance contraste avec les premiers résultats du nouveau gouvernement.
L’ancien parti présidentiel a également exprimé sa profonde préoccupation quant aux déclarations du président Diomaye sur le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), les qualifiant d’antirépublicaines. Selon l’APR, ces propos préparent le terrain à une justice instrumentalisée, loin des principes d’indépendance et de séparation des pouvoirs.
Conflit avec l’Assemblée nationale
L’APR a dénoncé le comportement du Premier ministre vis-à-vis de l’Assemblée nationale, jugeant son attitude irresponsable et contraire aux principes de bon fonctionnement des institutions. Contrairement aux affirmations du président Diomaye, l’initiative de la rencontre entre le président de la République et le président de l’Assemblée nationale émanait de l’Assemblée nationale elle-même, a souligné le parti.
En ce qui concerne les accusations de spoliation foncière formulées par le président Diomaye, l’APR a réfuté ces allégations, les qualifiant de fantasmes. Le parti a présenté les décrets 2022-1441 du 25 juillet 2022 et 2023-266 du 3 février 2023 comme preuves de la non-existence de telles pratiques.
Une croissance économique en berne
L’APR a souligné que le Sénégal aurait pu atteindre une croissance de 8,8 % en 2023, si l’exploitation du pétrole et du gaz avait démarré comme prévu. Cependant, les prévisions actuelles indiquent une croissance entre 6 et 7 %, loin des ambitions initiales. Le parti a insisté sur la nécessité d’une gestion transparente et efficace des ressources publiques pour garantir un avenir prospère au Sénégal.
Promesses non tenues sur les fonds politiques
L’APR a fustigé le président Diomaye pour ne pas avoir supprimé les fonds politiques, comme il l’avait promis. Au lieu de cela, il les a rebaptisés en « fonds secrets ».
Selon le parti, cette action traduit une ignorance des règles budgétaires et une absence de coordination avec ses services. Les fonds politiques de la présidence sont votés par l’Assemblée nationale et ne constituent pas de l’argent frais à la disposition immédiate du président.
Face à ce qu’elle considère comme un bilan désastreux, l’APR a appelé à une mobilisation générale des forces républicaines et de ses alliés pour préparer les prochaines échéances électorales. Le parti a souligné la nécessité d’une éthique de responsabilité, rejetant toute politique du bouc émissaire.
Dans la foulée, l’APR a affirmé que les 100 jours du président Diomaye ont été marqués par une absence de vision et de projet, une gestion budgétaire défaillante et des promesses non tenues. Le parti a insisté sur l’importance de construire une alternative crédible pour le bien-être des populations sénégalaises et pour garantir un avenir prospère et stable au pays.