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 » les délibérations du Conseil sont forcément entérinées par le Président de la République par ses décrets… » (Demba Kandji)

Les langues se délient peu à peu, depuis que le président de la République, Bassirou Diomaye Faye a annoncé des concertations afin d’apporter des reformes à la justice. Apres le juge Hamidou Dème, c’est au tour du médiateur de la République, ancien président de la Cour d’appel de Dakar de se prononcer contre le retrait de l’exécutif du Conseil Supérieur de la magistrature tant voulu par certains. « Je milite pour que  le président de la République continue de présider le Conseil supérieur de la magistrature », a-t-il déclaré lors de l’émission Le Grand Jury sur la RFM.

Le magistrat a commencé par rappeler les rôles de l’organe. « Le Conseil supérieur de la magistrature est un organe qui est d’abord, d’après la Constitution, destiné à assister le président de la République, garant de l’indépendance de la justice. C’est également d’un autre côté, un organe chargé de veiller à l’indépendance de la magistrature. Deux rôles, un organe ambigu. Mais initialement, le Conseil Supérieur de la Magistrature est un organe dédié à l’exécutif parce qu’assistant du Chef de l’exécutif ». Partant de ce fait, Demba Kandji ne juge pas nécessaire que le président de la République et le ministre de la Justice, Garde des sceaux quittent le Conseil Supérieur de la magistrature.


En outre, le médiateur de la République indique que « les décisions du Conseil, les délibérations du Conseil sont forcément entérinées par le Président de la République par ses décrets », qu’il soit présent ou pas. Mieux, même les décisions du tribunal des pairs sont validées par le Chef de l’Etat. D’ailleurs il peut arriver que ce dernier casse la décision sanctionnant un magistrat suite à une instruction du Garde des sceaux ministre de la Justice, après que le concerné a fait recours en grâce. Alors que ni le président, ni son ministre ne siège au sein du tribunal des pairs d’après Demba Kandji. Une manière pour lui de dire que « le président n’est jamais absent ».