Cinq migrants décèdent au cours d’une tentative de traversée de la Manche
Dans la nuit de samedi à dimanche, cinq migrants sont morts en tentant de rejoindre une embarcation à la mer pour traverser la Manche à proximité d’une plage de Wimereux, dans le Pas-de-Calais
Dans la nuit de samedi à dimanche, vers 2 heures du matin, cinq migrants sont morts et un autre a été gravement blessé à proximité d’une plage de Wimereux, dans le Pas-de-Calais. Ils tentaient de rejoindre une embarcation à la mer dans une eau glaciale pour traverser la Manche, a indiqué la préfecture maritime.
« Au départ d’une embarcation de la plage, les personnes se sont trouvées en difficulté à la mer pour rejoindre l’embarcation », a précisé la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord (Prémar), confirmant une information de La Voix du Nord. Avant d’ajouter : « A ce stade, on déplore quatre migrants décédés et un migrant en urgence absolue transféré à l’hôpital de Boulogne-sur-Mer. » Plus tard dans la matinée de dimanche, les autorités françaises ont indiqué avoir retrouvé un cinquième migrant mort.
Une majeure partie des naufragés ont été « récupérés »
Des forces de l’ordre, à terre, « ont signalé le départ de l’embarcation et les personnes en difficulté à l’eau », a ajouté la Prémar. Le remorqueur d’intervention Abeille Normandie « qui était en patrouille dans la zone a mis son embarcation à l’eau pour aller secourir les naufragés » et, « à ce moment-là », l’équipage a « identifié des personnes inanimées et inconscientes à l’eau », a poursuivi cette même source.
Une « majeure partie des naufragés ont été récupérés par les forces de l’ordre sur place ». Ils ont été conduits dans un hangar de Calais mis à disposition des migrants dans le cadre du plan grand froid. Selon une des personnes chargées de leur accueil, qui ne souhaite pas donner son nom, environ 70 rescapés sont arrivés vers 3 heures, parmi lesquels « des familles entières avec des enfants, dont certains en bas âge ».
Une enquête ouverte pour « homicides involontaires aggravés »
Une enquête a été ouverte et confiée à l’Oltim (Office de lutte contre le trafic illicite de migrants) de Coquelles et à la gendarmerie maritime de Calais, notamment pour « homicides involontaires aggravés », « aide au séjour d’étrangers en situation irrégulière en bande organisée » et « association de malfaiteurs », a indiqué le parquet de Boulogne-sur-Mer. Des migrants sont entendus « en tant que témoins » et des autopsies doivent avoir lieu dans les prochains jours pour déterminer « précisément le motif des décès » qui peuvent être dus à des « noyades » ou à des « chocs thermiques », a-t-il ajouté.
L’embarquement sur des « long boats » déjà à l’eau « est le moment le plus difficile pour [les migrants] actuellement, avec une eau à 10 degrés », a expliqué Jean-Claude Lenoir, président de l’association Salam. Ces embarquements sont, selon lui, « souvent synonymes de foire d’empoigne, sachant que les migrants veulent à tout prix monter à bord et que, restant à terre, ils redoutent d’être interpellés par la police ».
Sur la digue de Wimereux, lieu du drame, seuls subsistent dimanche quelques vêtements et chaussures abandonnés par les naufragés. Les deux derniers décès remontent au 15 décembre quand deux migrants étaient décédés le même jour dans deux tentatives de traversée distinctes.