Rebondissement dans l’affaire du jeune migrant sénégalais tué en Allemagne
Le procès des policiers impliqués dans la mort de Mohamed Dramé, le migrant sénégalais abattu en août 2022 à Dortmund, s’est ouvert devant le tribunal de la ville allemande, ce mardi 19 décembre. Cinq agents sont dans le box des accusés : deux femmes et trois hommes dont le tireur, Cristoph Krekeler.
Ce dernier est poursuivi pour homicide involontaire. Trois de ses collègues devront répondre des accusations de coups et blessures graves tandis que le chef de l’opération fatale est sous le coup du chef d’incitation à des coups et blessures graves.
D’après Les Échos, qui a annoncé l’ouverture du procès, le parquet n’a pas été tendre avec les mis en cause. Le procureur principal, Carsten Dombert, estime, selon le journal, que l’intervention de la police était «illégale» et que les coups de feu tirés constituaient «une erreur de jugement fatale».
«Lorsque la police est arrivée dans la cour de l’église, le 8 août 2022, le Sénégalais se tenait debout, apathique, face à un mur, tenant un grand couteau (lame de 20 cm) contre son ventre. Le jeune venait tout juste de sortir de l’hôpital psychiatrique car il avait exprimé à plusieurs reprises des intentions suicidaires», rembobine le parquet, repris par Les Échos.
S’appuyant sur le journal de bord de la police, poursuit la même source, le procureur reproche aux policiers deux choses : ils n’auraient pas demandé «spécifiquement» au jeune migrant (16 ans) de ranger le couteau qu’il tenait et ils ne se sont pas présentés en tant que policiers (les deux premiers officiers déployés sur les lieux étaient en civil).
Après avoir reçu du gaz poivré et deux décharges de Taser, Mohamed Dramé sera abattu de cinq balles (sur six tirées) de mitraillette. Il décédera trois heures plus tard à l’hôpital.
Les Échos informe que le procès reprendra le 10 janvier prochain. «Date à laquelle les policiers accusés devraient témoigner», souligne le journal.