Le Diamant du Sénégal. Par Babacar Louis Camara
Nous avons eu la chance d’avoir été parmi les premiers sénégalais à s’intéresser aux ressources minérales du Sénégal oriental.
Dès 2002 nous avions obtenu une première autorisation d’exploitation d’une mine d’or artisanale, signée par Monsieur Macky Sall, alors Ministre des Mines, et Monsieur Eugéne Ngor Faye, Directeur des Mines et de la Géologie.
Durant une vingtaine d’années, par monts et vaux, nous avons été jusqu’aux confins du Sénégal, à savoir la Région minérale de Kédougou, dans le Département de Saraya, et résidant dans le village le plus reculé du Sénégal, à savoir Saénsoutou et Bondala.
Et nous connaissons parfaitement le plan minéral de cette belle Région aux fabuleux potentiels, malheureusement méconnus et inexploités. Nous étions déjà présents en 2005 lors de la venue de la société MDL à Sabadola pour démarrer leur implantation et tout ce qui s’en est suivi avec ses différents développements et péripéties.
Nous sommes des témoins de l’histoire de l’or et du diamant au Sénégal, en tant que opérateur et acteur du secteur minier.
Les premiers travaux de prospection du diamant ont débuté entre 1911 et 1948 avec la Compagnie des Mines de la Falémé, sans résultats probants.
L’ensemble des travaux de prospection, jusqu’en 1965 n’ont jamais été concluants pour donner une appréciation sérieuse au potentiel diamantifère du Sénégal oriental.
A partir de 1965, le BRGM découvre des concentrations diamantifères dans la région malienne de Kéniéba avec de rares pierres de moins de 0,25 carats.
Par la suite des travaux du PNUD en 1969 sur les terrasses alluvionnaires de la Falémé et du fleuve Gambie (frontière avec la Guinée vers Mako) ont permis de trouver quelques petites pierres de 0,10 carats.
Dans les années 1971-1973, des travaux prospection furent effectués par une mission sénégalo-soviétique sans résultats notables ; aucun diamant n’ayant été mis en évidence.
Les résultats de l’ensemble des prospections pour diamant au Sénégal oriental ont été très modestes durant une assez longue période. Les espoirs de trouver une concentration diamantifère ont pour l’instant toujours été déçus.
Mais il y a quelques points d’ancrage possibles qui pourraient motiver la reprise des prospections avec les méthodes et outils du temps présent.
A ce jour, il ne peut exister au Sénégal une exploitation de mine de diamant, même s’il est avéré que des indices sérieuses existent, d’autant plus que notre socle birrimien (Saraya – Mako) est le prolongement du socle Ouest africain (Cote d’Ivoire – Sierra Léone – Libéria – Guinée – Mali) où l’on trouve de l’or et du diamant en abondance.
Une exploitation d’une mine de diamant avec tout ce que cela demande comme investissements et infrastructures, ne peut exister au Sénégal à l’insu de l’Administration sénégalaise, donc de l’Etat.
Si cela existait, alors ce serait la plus grande faillite de l’histoire des temps modernes de notre pays.
Babacar Louis Camara
Président de la Convention des dakarois