Lutte contre la migration irrégulière : les solutions proposées par le candidat déclaré Mame Boye Diao
Plus de 32.000 personnes ont regagné l’Europe à travers la mer cette année (2023). Malgré le changement climatique, des milliers de jeunes continuent de braver l’océan à bord des pirogues de fortune. Et ce malgré le nombre important de pertes en vies humaines en haute mer. Face à ce phénomène, El Hadji Mamadou Diao plus connu sous le nom de Mame Boye Diao, candidat déclaré à la présidentielle de 2024, a préconisé des solutions.
A l’émission Jury du dimanche ( Jjd) sur Iradio, dont il était l’invité ce 12 novembre 2023, l’ancien compagnon du Président Macky Sall , M. Diao a invité les pouvoirs publics à « se poser ». Mais d’abord, il a fait savoir que : « c’est la quête d’un mieux-être qui a amené des Sénégalais à braver la mer et malheureusement parfois avec des coups humains terribles. Les hommes politiques, les pouvoirs publics s’émeuvent tous de cette situation qui est déplorable et son endiguement a atteint aujourd’hui son paroxysme qui mérite qu’on s’arrête et qu’on en parle sérieusement ».
Avant d’expliquer : « J’ai invité les pouvoirs publics à se poser, c’est-à-dire au besoin, par un conseil présidentiel ou un conseil interministériel qui puisse spécifiquement s’occuper de cette question-là ».
Pour le candidat déclaré à la présidentielle du 25 février 2024, « les mesures qui ont été prises continuent de montrer leur inefficacité ». Pour lui, la migration irrégulière « n’est plus un phénomène de départ massif voulu, mais c’est comme si c’est un phénomène de mode. Mais il y’a des raisons historiques et il ne faut pas les oublier ».
L’ancien Directeur général de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) démissionnaire de son poste de revenir sur « la cause de la migration » qui est, selon lui, « toujours connue ». « Soit il y’a des causes économiques donc une absence de réponse des politiques publiques par rapport aux préoccupations des jeunes en matière d’emploi, soit une question lancinante qui a trait aux libertés », a listé le candidat de la coalition Diao 2024, le Sénégal en mouvement.
Mame Boye Diao a proposé des solutions pour mettre fin à ce fléau. « Il faut connaître d’abord les populations qui sont en train d’émigrer. Pour pouvoir donner des réponses il faut savoir en faire une typologie. C’est pourquoi je dis qu’il faut une réflexion plus globale. Il ne faut pas en faire uniquement une question du gouvernement. Ce n’est pas possible. Il faut également que les questions économiques soient adaptées aux préoccupations des populations. C’est vrai que le régime en place a beaucoup fait mais je pense qu’il faut une corrélation entre les besoins économiques, les besoins socio-économiques des populations et les politiques publique », a-t-il proposé.
M. Diao a deploré le fait que : « nos potentiels en matière d’élevage, d’agriculture, de pêche et d’artisanat ne sont pas pris en compte dans l’élaboration des réponses appropriées qui puissent permettre que ces secteurs soient pourvoyeurs d’emploi ».
Il a constaté que : « beaucoup de stratégies qui ont été mises en place en matière d’emploi prennent en compte très souvent ce que j’appelle l’environnement formel ou l’éducation formalisée française alors que notre potentiel peut ne pas obéir à ce carcan-là ».
Donc, pour Mame Boye Diao, « si on doit donner une réponse économique qu’on s’intéresse à ces secteurs-là et qu’on crée tout ce qui est mécanismes de renforcement qui permettent l’autonomisation dans leur activité, la production à grande échelle et certainement la commercialisation. Il faut mettre ces secteurs dans des mécanismes de performance ».
Autre solution préconisée par le maire de la ville de Kolda ( en haute-Casamance, et au sud du pays), « c’est le fait d’ oser affronter nos homologues européens les yeux dans les yeux. Une politique migratoire doit être organisée. Ils ne peuvent pas à bon droit venir dans nos pays comme ils veulent et qu’ils puissent créer des critères tristiques à la limite très répressifs d’émigration. Je suis donc pour la réciprocité. Il faut donner des réponses fermes ».
Avec PPressAfrik