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FORUM DE PARIS SUR LA PAIX : L’INTEGRALITE DU DISCOURS DU PR MACKY SALL !

Chers collègues,
Monsieur le Secrétaire général de l’OCDE,
Mesdames, messieurs,


Tout d’abord, merci cher Emmanuel, pour ton invitation et ton accueil.
Je voudrais aussi remercier les panélistes pour les échanges intéressants sur les acquis depuis le Sommet de Paris pour un nouveau Pacte financier mondial, et les perspectives en direction de la COP28.
S’agissant du suivi des Conclusions du sommet, je crois que si nous voulons sortir des sentiers battus, il nous faudra être à la fois volontaristes et réformateurs pour changer de paradigmes.


C’est par volontarisme que le G20 a pu admettre l’Afrique en son sein, et que les pays membres du FMI, lors de leurs dernières Assemblées, ont décidé d’augmenter les ressources du Fonds et d’octroyer au continent un 3e siège au Conseil d’Administration.
Voilà deux bonnes raisons de croire que la réforme de l’architecture financière mondiale est possible.
Au fond, il ne s’agit pas de prôner une révolution, mais une évolution de la gouvernance économique et financière mondiale afin qu’elle soit plus inclusive et reflète mieux les réalités de son époque.


Changer de paradigmes, parce que, ne l’oublions pas, l’objectif du Sommet de Paris était de baliser la voie pour la réforme du système financier international, l’amélioration de la protection de la planète et la mobilisation de ressources en faveur des pays les moins nantis par des financements à faible coût.
C’est pourquoi, face aux limites de l’aide publique au développement, il me semble nécessaire de travailler à la révision des conditions d’accès au crédit export, en assouplissant les règles l’OCDE sur les taux du crédit et la durée des délais de grâce et des périodes de remboursement.


Cela permettrait de mobiliser plus de ressources pour le financement des projets de développement et le soutien à l’investissement privé, pour une croissance et une prospérité partagées.
En outre, les banques multilatérales de développement devraient davantage simplifier leur procédures d’approbation pour mieux répondre aux besoins, souvent urgents des pays bénéficiaires.
De même, il me semble nécessaire d’accentuer la lutte contre les pratiques fiscales abusives (congés fiscaux abusifs) et illicites (évasion fiscale) qui privent les pays d’importantes ressources internes pour le financement du développement.
Il est heureux que l’OCDE ait donné le ton sur ce sujet en adoptant en octobre 2021 l’Accord historique sur l’impôt minimum mondial de 15%.


Enfin, il y a la question inévitable de la justice climatique.
Les pays en développement s’endettent pour financer leurs projets sobres en carbone et résilients au changement climatique.
Protéger le climat en aggravant son fardeau de la dette, alors qu’on pollue le moins et qu’on subit le plus les effets du réchauffement climatique est une vraie injustice ; surtout que, pendant ce temps, nous peinons à mobiliser les 100 milliards de dollars par an convenus pour soutenir le financement de l’action climatique des pays en développement.
Je rappelle que nombre de pays africains font des efforts significatifs en matière de transition énergétique et de financement de projets verts.


A titre d’exemple, 31% de nos capacités électriques installées du Sénégal proviennent de sources d’énergies renouvelables ; et nous avons l’ambition de porter ce taux à 40% d’ici 2030 avec le soutien de nos partenaires du JETP.
Voilà les quelques réflexions que je voulais faire en acceptant la charge d’Envoyé spécial pour le suivi du Pacte de Paris pour les peuples et la planète, avec l’appui du secrétariat de l’OCDE.


Je vous remercie.