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Russie: la flamme vacillante du souvenir des victimes du goulag

Ce lundi 30 octobre en Russie, c’est la journée annuelle du souvenir des victimes de la répression politique. Dans un pays où on accélère le retour des statues de Staline dans l’espace public, où on réécrit les manuels d’histoire avec l’objectif affiché de montrer le dirigeant soviétique sous un jour « positif », le souvenir des victimes des purges et des goulags est une flamme de plus en plus petite que les descendants tentent malgré tout de préserver. Reportage à Moscou et Saint-Pétersbourg.

C’est une entrée banale d’immeuble dans une rue passante du centre-ville de Saint-Pétersbourg. Il faut connaître l’histoire de ce 19 rue Pouchinskaya ou y être guidé, pour avoir l’œil attiré par trois plaques en acier de 11 sur 19 centimètres, juste au-dessus de la sonnette sur le mur. Sur chacune, un petit carré vide comme une photo manquante sur une pièce d’identité, et quelques lignes gravées, comme celles-ci : « À la mémoire d’Anatoly Gadzevich, ingénieur né en 1895. Arrêté en août 1937, fusillé en novembre de la même année, réhabilité en 1964. »