Vente aux enchères des biens de Senghor : l’État du Sénégal entre dans la danse…
Si les négociations entre l’Etat du Sénégal et la commissaire-priseur n’aboutissent pas, les biens de Senghor seront vendus au enchères au mois de décembre prochain.Une vente aux enchères de biens ayant appartenu à l’ancien président sénégalais Léopold Sédar Senghor, prévue samedi à Caen, a été suspendue pour permettre des négociations directes avec le Sénégal qui souhaite acquérir tous ces lots« Nous avons été contactés par l’ambassadeur du Sénégal en France et le ministère des Affaires étrangères français pour nous présenter la demande de médiation de l’Etat sénégalais autour des lots issus de la succession de Léopold Sédar Senghor et de son épouse », a expliqué Solène Lainé, commissaire-priseur associée à l’hôtel des ventes de Caen.« L’Etat sénégalais souhaite acquérir la totalité du fonds Senghor », qui appartient à une particulière et n’a rien à voir avec le fonds légué à la mairie de Verson (Calvados), a-t-elle ajouté, dans des propos repris par l’AFP.
C’est dans cette commune, où il est décédé en 2001, que l’ancien président sénégalais avait l’habitude de passer des vacances d’été après son mariage avec Colette Hubert, une Normande, dans la propriété familiale.Le Sénégal a annoncé vendredi se porter acquéreur des lots mis aux enchères en France pour « préserver la mémoire et le patrimoine » de son ex-président (1960 à 1980). Ces quelque 200 lots sont principalement des « bijoux et décorations militaires de Léopold Sédar Senghor » ainsi que divers autres objets, comme des cadeaux diplomatiques. »« Ma vendeuse et moi-même comprenons parfaitement l’émoi suscité par cette vente auprès des Sénégalais et des Senghoristes, nous avons donc décidé de surseoir à la vente dans un objectif de dialogue », a déclaré Solène Lainé.La négociation est « une question de semaines », selon la commissaire-priseur, qui se veut optimiste.
« L’objectif de toutes les parties est de trouver un terrain d’entente » et « si la négociation aboutit, cela signifierait l’annulation de la vente », a-t-elle dit.Mais, en cas d’échec, les lots seraient remis aux enchères en décembre. A signaler que loin de la problématique de la restitution des biens culturels, il s’agit là du respect de la volonté de Senghor et ses ayants droits qui n’ont pas œuvré pour le retour de ces biens au pays d’origine du président poète. Le journal Enquête se demande si ce n’est pas Senghor qui a déshérité le Sénégal ?