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Kosovo: après les violences de dimanche, trois hommes placés en détention

Trois hommes, qui ont été arrêtés au Kosovo après les violences de ce 24 septembre près de la frontière serbe, ont été placés en détention provisoire lundi et mardi, a-t-on appris ce 26 septembre auprès du tribunal de Pristina. 

« La cour de Pristina a ordonné leur détention pour 30 jours », a dit à l’AFP Mirlinda Gashi, porte-parole du tribunal, à propos de deux hommes, incarcérés ce mardi 26 septembre, sous l’accusation d’« actes terroristes ». Ils sont en outre soupçonnés « de crimes contre l’ordre constitutionnel et la sécurité de la République du Kosovo », a-t-elle ajouté. Un troisième suspect avait été placé en détention lundi, sans plus de précision.

Ces incarcérations surviennent après la mort d’un policier dimanche alors qu’il patrouillait près de la frontière serbe, puis la traque d’un commando ayant passé plusieurs heures retranché dans un monastère : parmi la trentaine d’hommes lourdement armés, au moins quatre sont morts, trois ont été arrêtés, et le sort des autres reste inconnu. Selon Pristina, au moins six d’entre eux seraient passés en Serbie.

Arsenal de guerre

Les autorités kosovares ont également annoncé avoir découvert un véritable arsenal de guerre. Selon une liste publiée par le Premier ministre Albin Kurti, la police a entre autres mis la main sur 150 kg d’explosifs, 30 fusils-mitrailleurs AK 47, des lance-roquettes. Pristina a immédiatement accusé la Serbie d’être derrière cette attaque, ce que Belgrade s’est empressée de nier, incriminant à son tour Albin Kurti et ses « provocations » envers les Serbes du Kosovo. Le gouvernement serbe a également annoncé que mercredi serait un jour de deuil national en Serbie après « les événements tragiques » au Kosovo.

Ce regain de tension, parmi les plus violents depuis la déclaration d’indépendance du Kosovo en 2008, a suscité un flot de réactions, l’Union européenne et les États-Unis appelant à la désescalade et condamnant le meurtre du policier, un « acte terroriste ». La Russie – dont l’influence en Serbie est régulièrement pointée du doigt par la communauté internationale – a estimé lundi soir qu’il ne faisait « aucun doute que le sang versé hier (dimanche) est une conséquence directe et immédiate de la politique du soi-disant « Premier ministre Albin Kurti » d’incitation au conflit ».

Conflit sanglant

Pristina a déclaré son indépendance de la Serbie en 2008, près de dix ans après que l’Otan a contribué à repousser les forces serbes hors de l’ancienne province au cours d’une guerre sanglante qui a fait environ 13 000 morts, pour la plupart d’origine albanaise. La Serbie, soutenue notamment par la Russie et la Chine, a toujours refusé de reconnaître cette indépendance.