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LA CHRONIQUE DE MLD-Sénégal : Une démocratie à bout de souffle…

L’état actuel de la démocratie sénégalaise est exactement à l’image de ce peuple charmant mais imprévisible, subtil et assez joueur sur les bords. Tel un gamin espiègle en diable !
Oui, les principaux acteurs de la scène politique jouent à se faire peur en installant le pays sur une corde raide pour le plonger finalement dans une impasse indicible.
À six mois d’un scrutin présidentiel décisif pour l’avenir de notre vivre-ensemble, on ne connaît pratiquement pas le nom des candidats les plus « sérieux » en lice pour décrocher le Graal du Top Job notamment à cause de jeux politiciens sur fond d’imbroglio judiciaire mais aussi d’un système de parrainage fonctionnant comme un filtre ,sorte de premier tour d’une élection qui prendra sûrement les allures d’une véritable sélection. Malgré le désistement de l’actuel Chef de l’Etat salué du reste à travers une bronca en mondovision, notre démocratie est visiblement en quête d’oxygène tout simplement parce que la folle sarabande de la duplicité est le jeu favori de tous. Les cartes sont complètement brouillées d’autant que personne n’a assez d’éléments irréfutables pour mieux lire la situation.


Ousmane Sonko qui portait jusque-là la tunique du Leader de l’opposition radicale est quasiment hors course à moins d’un miracle. Pour paraphraser le narratif de ses contempteurs, il est mis hors d’état de nuire. Jusqu’à quand ? That ’s the question.
Il a donc perdu la première manche de son bras de fer avec ceux qui incarnent présentement la toute- puissance de l’Etat car il avait aussi ouvert trop de fronts peut-être contraint et forcé. Qui sait ?
Sonko était pourtant une bonne nouvelle, une respiration pour la démocratie si on reste stricto sensu dans le cadre de la promotion des libertés.
Ironie du sort, ce sont les ressorts et subtilités de cette même démocratie qui l’ont condamné à purger une peine privative de liberté. Karim Wade et Khalifa Sall aujourd’hui relancés avaient aussi connu la même infortune.
Autrement dit, tout est question d’interprétation et surtout d’opportunités et dans cette vie d’ici-bas, les rapports de force et les jeux d’intérêt commandent nos actes au quotidien.

Branco, poil à gratter du régime…

Pastef le vaisseau -amiral de Sonko quasiment décapité, il lui reste à s’adapter pour exister encore et peser de tout son poids dans la balance lors du scrutin de février 2024.C’est sans doute sous ce prisme et dans cette perspective qu’il faut inscrire le prolongement du combat de Sonko via l’activité débordante de son conseil, Maître Juan Branco en l’occurrence.
Exit Sonko, Branco est à l’heure actuelle le véritable poil à gratter du régime par sa faconde, son sens de l’initiative et de la provocation mais aussi sa solide connaissance des arcanes de la République. L’Etat du Sénégal à travers les erreurs stratégiques de bon nombre de ses ministres occupant des postes de souveraineté a réussi malgré lui à accorder du crédit et à donner de la visibilité à un Branco ayant travaillé avec succès à internationaliser le dossier Sonko.


Il s’agit d’une vieille stratégie et de vieilles pratiques ainsi remises au goût du jour car dans un passé récent plusieurs ténors du barreau français avaient fait de l’Afrique une oasis intarissable, sorte de terrain d’expérimentation de leurs talents. C’était notamment le cas de Me Jacques Vergès qui avait défendu et épousé Djamila Bouhired militante FLN d’Algérie ou encore Me Francis Szpiner (avocat de Bokassa) et plus récemment Maitres William Bourdon et Pierre Olivier Sur conseil de Mame Mbaye Niang…
Le Sénégal ne vit pas en autarcie. De ce point de vue, les coups de boutoirs d’un Branco jouant visiblement au Torero dans cette arène politique mouvementée risquent de faire très mal.


Au moment où le Boss de Benno peine à sortir de son chapeau le nom de l’homme politique devant incarner l’espoir (Yaakar) afin de pérenniser sa vision.


Vaste programme dans ce combat de gladiateurs entre Amadou Ba, Abdoulaye Daouda Diallo, Amadou Mame Diop, Aly Ngouille Ndiaye…
Pour sceller l’unité, ils devraient méditer cette lumière de Jean Cocteau qui disait avec justesse : « L’harmonie c’est la conciliation des contraires, pas l’écrasement des différences »