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Endettement africain : les dessous de la dépendance

Le fléau de la dette africaine fait toujours couler beaucoup d’encre, de mots et de maux. Les « requins » de la finance mondiale sont pointés du doigt à juste titre, mais sont-ils vraiment les seuls responsables ? Dans son article, KRAMO Germain, sans passion, rétablit le débat et équilibre les responsabilités. Certes les financiers ont une responsabilité mais les Etats africains emprunteurs ne sont pas innocents : dépenses expansives ; dépendance aux seules matières premières ; fiscalité dissuasive et mal gérée ; mauvaises habitudes consécutives aux remises de dettes multiples. La liste est longue.

Selon le rapport du FMI sur les perspectives économiques régionales (2017), le nombre de pays à faible revenu surendettés ou risquant de le devenir est passé de 7 en 2013 à 12 en 2016. Il y en a même qui se sont déclarés en défaut de paiement comme le Mozambique, en janvier 2017. Une histoire qui semble se répéter en dépit des séquelles indélébiles des anciennes crises de l’endettement. Alors, pourquoi les vieux démons de la dette reviennent encore roder autour du continent africain ?

A qui la responsabilité ?

Pour beaucoup d’Africains, les « requins » de la finance internationale, de façon générale, et les institutions de Bretton Woods en particulier, sont les seuls responsables de l’endettement sans fin des pays africains. Sans dédouaner ces acteurs de leur part de responsabilité, il est désolant de constater que les premiers responsables du boulet de la dette que traînent les pays africains à leurs pieds depuis des décennies sont avant tout leurs propres dirigeants.

D’abord, l’augmentation rapide de la dette des pays africains est la conséquence des politiques budgétaires expansionnistes. Il s’agit des dépenses dans des infrastructures pharaoniques (« les éléphants blancs ») pas toujours en adéquation avec les besoins urgents de la population ; de nombreuses subventions distribuées pour des raisons politiciennes, du nombre pléthorique et souvent mal utilisé des fonctionnaires de l’administration, etc. Ces dépenses souvent improductives sans retour rapide sur investissement entrainent inéluctablement des déficits publics et rendent l’endettement incontournable.

Source Libre Afrique