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Khalifa Sall doit revenir dans le jeu politique (Par Dié Maty Fall)

On aime Ngor ou pas, mais si Dieu décide de faire tomber dru la pluie sur son champ, il pleuvra des cordes et ses récoltes seront abondantes. Alors seulement les moutons abidjanais de Oscar Sierra pourront y paître à satiété. Autrement dit, Il faut reconnaître à César ce qui appartient à César.

En l’occurrence le sens de l’Etat, des intérêts de la Nation et de l’indivisibilité de la République qui habitent le Président Macky Sall et avant lui, s’étaient incarnés dans la personnalité des Présidents Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade. 
Le dialogue national est l’expression de la volonté du chef de l’Etat, réitéré lors du conseil des ministres du 28 mars 2023, en vue de « la préservation de la stabilité sociale et la dynamique d’émergence du Sénégal », et accepté par les hommes d’Etat soucieux de l’avenir et des futures générations.

Enfants de la République

En l’occurrence l’intelligence tactique, stratégique et politique de la classe politique républicaine, démocratique, citoyenne, vertueuse et respectueuse des institutions, de toutes les institutions, qui est personnifiée par des enfants de la République comme Idrissa Seck, Khalifa Sall, Abdoul Mbaye, Thierno Alassane Sall ou Malick Gackou. Quelles que soient les tensions au Sénégal, ou leur propre sort, ces derniers mettront toujours l’intérêt de la Nation avant les leurs et ne serviront pas de combustible pour brûler et détruire le pays. Pour paraphraser Rouget de l’Isle, jamais ils ne seront « ces tigres qui, sans pitié, déchirent le sein de leur mère ».

Au contraire, l’amour de leur patrie leur sert de bras vengeur, pour défendre sa liberté contre l’obscurantisme religieux, l’extrémisme, le sectarisme, la violence dogmatique et l’islamo-gauchisme qui le menacent de l’intérieur, depuis qu’une certaine opposition salafiste a dévoilé son projet de prendre le pouvoir et de nous imposer un modèle religieux totalitaire.
Il n’est pas étonnant que cette opposition extrémiste et anti-républicaine refuse de se mettre autour de la table pour discuter des problèmes des Sénégalais. C’est parfaitement leur droit de se couper de la ligne de masse librement consentie, dans une stratégie sectaire d’isolement et de radicalisation. Pastef continue de se diaboliser tout seul et de se suicider en se privant de la nuance et de la modération qui font la spécificité du génie sénégalais.

Finesse d’analyse et minimum de personnalité

Tout comme il faut reconnaître , à ceux qui consentiront à poser des arguments et des propositions sur la table du dialogue, la pertinence de leur action. Cela demande une finesse d’analyse et un minimum de personnalité pour assumer d’y participer, ce qui est hors de portée de la compréhension des islamistes. Car tout ce qui se discutera lors de ce débat national intéressera les Sénégalais et prendra en compte leurs préoccupations. Derrière chaque leader, parti ou coalition politique, il y a des Sénégalais de toutes obédiences et des interrogations de toutes natures. C’est une réalité à ne pas négliger. Il se pose naturellement la question du débat dans le débat: les termes de référence du dialogue, la sincérité, l’inclusivité et la transparence, les bilans des précédents dialogues, les conditions des uns et des autres et l’essentiel.

L’essentiel étant la paix, pour accompagner l’émergence d’un Sénégal désormais producteur de gaz et de pétrole et objet de convoitises malsaines. La paix est un mot qui peut sembler galvaudé de nos jours, mais elle reste une fleur que nous devons cultiver chaque jour. Les Sénégalais attendent donc de ce dialogue le panache de la fumée blanche d’un nouveau pacte social et politique et les consensus nécessaires à la poursuite de la modernisation de notre modèle démocratique. Le dialogue national est un processus de concertation permanente, dans la pure tradition démocratique, culturelle et sociologique de notre pays. Il n’est pas inédit dans notre pays. Il a été à l’origine de tous les consensus politiques dans notre pays et l’histoire retient le fameux «  je n’y changerai pas une virgule » du Président Abdou Diouf, à propos du code consensuel de 1991.

Médias, rôle crucial dans la diffusion des débats

La participation à cet exercice relève de la souveraineté de chaque formation politique. Le rôle des médias dans ce débat national est également crucial, en ce sens que le discours politique est exercé avec l’appui des médias, traditionnels et nouveaux, qui servent d’interface entre les émetteurs et les récepteurs des messages. Si l’Etat protège la liberté d’expression et le discours politique, ce sont les médias, professionnels, indépendants et pluralistes qui le diffusent. Leur rôle ne se limite pas simplement à celui d’intermédiaire. Ils peuvent servir la démocratie par un débat politique équilibré. Mais ils ont aussi le pouvoir d’exercer une influence sur l’issue des élections, et peuvent être détournés aux fins de manipulation du débat public. Ce n’est pas pour rien que les diffuseurs sont soumis à une batterie de dispositions réglementaires, et que la vie privée, la dignité et la sûreté nationale sont protégés par la loi. A l’occasion du dialogue national, il est attendu d’eux la diffusion libre, rigoureuse et responsable des débats issus de ce dialogue.

Ce dialogue national permettra de sortir de la crise politique actuelle qui met face à face des antagonismes politiques sur le modèle de projet de société, et oppose deux visions sociétales entre républicains et anti-républicains, entre démocrates et islamistes. A l’initiative du président de la République, et sur les propositions des parties prenantes politiques, il sera discuté non seulement de l’amnistie de Khalifa Sall et Karim Wade et de leur éligibilité, des crispations autour de la 3ème candidature ou 2ème quinquennat, de la présidentielle de 2024, entre autres questions politiques et électorales, mais aussi et surtout de savoir si l’on veut accepter le totalitarisme dans le discours et la méthode de l’opposition anti-républicaine, la dictature de la pensée unique, les attaques contre les médias critiques, l’insulte permanente contre notre islam confrérique. En effet, « la rue a ses limites », selon Barth Dias.

« La rue a ses limites »

Le dialogue par nature n’est jamais terminé, il est idéalement en perpétuel mouvement dans toute organisation et dans la République. Il peut se terminer par un désaccord ou un consensus, mais cela ne devrait pas préjuger de l’issue du dialogue suivant. Et surtout, lorsque vous avez un rôle de représentation politique, votre mandat devrait vous empêcher de penser pour vous-même et pour vos seuls intérêts. Seules les préoccupations de vos mandants doit guider votre boussole, car le Sénégal est au-dessus de tout et de tous.

Pour reprendre les termes de notre confrère  le Doyen Magib Sène, parus mardi 9 mai 2023 dans la Chronique du Doyen,  « notre cher pays a besoin de toutes les intelligences de ses filles et fils pour réaliser harmonieusement son destin, dans l’unité et la fraternité. Khalifa Ababacar Sall, le plus expérimenté des politiciens de sa génération, l’homme politique sénégalais le plus doué de sa génération, mérite de retrouver l’intégralité de ses droits en raison des nombreux services qu’il peut encore  rendre à son pays. Notre pays a besoin de son exceptionnelle expérience pour hâter sa marche résolue vers les terres promises de l’émergence ».

«Khalifa Sall n’a rien à faire avec des Oscar Sierra et compagnie »

En effet, depuis les Pionniers à l’âge de 11 ans et les Jeunesses socialistes dont il a passé le flambeau à son condisciple Pape Babacar Mbaye, en passant par l’école du Parti actuellement dirigée par Alioune Ndoye, du comité central au bureau politique, Khalifa Ababacar Sall dit « KAS » a toujours assumé des responsabilités « avec intelligence, clairvoyance, dignité et responsabilité. Son compagnonnage avec les mastodontes politiques Léopold Sédar Senghor et Abdou Diouf, lui ont permis de se forger à meilleure école, raison pour laquelle il est l’un des rares politiciens à savoir parler juste et sans ambages ». C’est un devoir de vérité de le lui reconnaître, avec le Doyen Magib, même s’il a été exclu du Parti socialiste à cause de l’indiscipline et de l’immaturité de ses partisans d’alors qui ne lui ont pas obéi.

Avec tout son background international, politique, gouvernemental, électoral, municipal, social, universitaire et administratif, son parcours avec des nains politiques et des immatures sociaux a pu dérouter ceux qui le connaissent et l’aiment. Plus clairement, Khalifa Sall n’a rien à faire avec des Oscar Sierra et compagnie qui ne lui arriveront jamais à la cheville. Il a plutôt à reprendre en main sa carrière politique et internationale au service du Sénégal dont il n’aurait jamais dû dévier, en compagnie de ses excellents conseillers et jeunes frères, comme l’exquis Moussa Taye qu’il devrait écouter plus souvent et le non moins fougueux Barthélemy Dias, qui ne se laisse pas marcher sur les pieds par des nouveaux-nés intellectuellement hirsutes et notoirement anti-républicains.

DMF