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Mali: «Ils jouent avec le feu», réactions politiques aux derniers évènements à Kidal

Mercredi, un avion de chasse de l’armée survolait la ville de Kidal, les ex-rebelles ont immédiatement dénoncé une « violation » du cessez-le-feu de 2014. Le lendemain jeudi, la ville célébrait l’anniversaire de la proclamation d’indépendance de l’Azwad en 2012, malgré l’accord de paix de 2015. Pas un communiqué officiel sur cette séquence explosive, ni de la part des autorités, ni de la part d’aucun parti, de quelque bord que ce soit. RFI a recueilli des réactions politiques hors-micro.

« La meilleure expression de la montée en puissance de l’armée » : pour ce président d’une formation qui soutient la transition, le survol de Kidal, « sans l’accord préalable » de la CMA, est légitime car « Kidal fait partie du Mali. » Ce qui le choque, c’est la « parade » organisée chaque année dans le fief des ex-rebelles pour l’anniversaire d’ « une indépendance qu’ils ont abandonnée eux-mêmes », les groupes armés du Nord ayant signé l’accord de paix de 2015 consacrant l’unité de l’Etat malien. « Il n’y a rien à reprocher à l’armée malienne », poursuit un ancien ministre, qui défend également le droit de l’armée à survoler l’ensemble du territoire national.

Selon lui, les célébrations azawadiennes réitérées chaque 6 avril constituent en revanche des « provocations inutiles. » Ces célébrations, un autre ancien ministre les juge « insupportables », mais pour lui, le survol de Kidal par un avion de chasse de l’armée, fait inédit depuis 2012, ne vaut pas mieux : « c’est une provocation hautement imprudente, ils jouent avec le feu », estime-t-il, avant de s’interroger : « la guerre est-elle l’option choisie par le gouvernement de transition ? Si c’est le cas, qu’ils le disent ! »

Alors que les militants les plus radicaux des deux camps multiplient les déclarations belliqueuses, les cadres politiques de tous bords appellent à l’apaisement et jugent unanimement que la priorité est de sauver l’accord de paix. « On pourrait rechercher en vain demain ce que nous refusons aujourd’hui », conclut de manière proverbiale une figure de l’opposition.