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Ambassade américaine à Jérusalem: Des accrochages avec l’armée israélienne font 45 Palestiniens tués et plus de 1500 blessés

De violents heurts ont éclaté entre manifestants palestiniens et soldats israéliens à la frontière entre la bande de Gaza et Israël, peu avant l’inauguration de l’ambassade des États-Unis à Jérusalem. Le dernier bilan officiel s’élève à au moins 45 morts et 1700 blessés.

C’est la journée la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis la guerre de 2014. Ce lundi 14 mai, à la mi-journée, à quelques heures de l’inauguration de l’ambassade des États-Unis à Jérusalem, prévue à 16 heures (13H00 GMT), au moins 41 manifestants palestiniens ont été tués par des tirs israéliens, selon le dernier bilan du ministère de la Santé. Plus de 1700 personnes ont également été blessées et au moins cinq journalistes palestiniens ont été atteints par des balles. Le bilan ne cesse de s’alourdir de minute en minute.

Des milliers de manifestants palestiniens affrontent les soldats israéliens depuis la fin de la matinée dans la bande de Gaza, près de la frontière, pour manifester contre le transfert de l’ambassade des États-Unis de Tel-Aviv à Jérusalem. Les soldats de Tsahal ont commencé à tirer lorsque des groupes de Palestiniens ont tenté de s’approcher de la barrière de sécurité lourdement gardée par l’armée israélienne et lancé des pierres en direction des militaires.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Quarante-cinq manifestants palestiniens ont été tués dans les affrontements avec les forces israéliennes à la frontière entre la bande de Gaza et Israël.

 

 

 

 

 

 

 

 

Indignation des gouvernements

Plusieurs gouvernements ont fait part de leur indignation face à cette escalade meurtrière. Le porte-parole du gouvernement palestinien, Youssouf al-Mahmoud, a exigé dans un communiqué une « intervention internationale immédiate pour stopper l’horrible massacre commis à Gaza par les forces occupantes israéliennes contre notre peuple héroïque ». La Turquie a elle condamné le gouvernement de Donald Trump, plus de cinq mois après cette décision controversée. « L’administration américaine est autant responsable qu’Israël de ce massacre », a déclaré sur Twitter Bekir Bozdag, le porte-parole du gouvernement turc.

De nombreuses personnes décédées ou blessées ne semblaient représenter aucune menace imminente au moment où elles ont été abattue », soulignent des experts

Le comité de l’ONU pour l’élimination de la discrimination raciale a d’ores et déjà exhorté l’État israélien « à mettre immédiatement fin à l’usage disproportionné de la force contre les manifestants palestiniens ». Les 18 experts indépendants de ce comité se disent « gravement préoccupés par le fait que de nombreuses personnes décédées ou blessées ne semblaient représenter aucune menace imminente au moment où elles ont été abattues ».

L’inauguration de l’ambassade, provisoirement installée dans les locaux de ce qui était le consulat américain en attendant la construction d’une nouvelle représentation, a lieu dans une période éminemment sensible. Les Palestiniens perçoivent comme une « provocation » la date choisie, précédant de 24 heures les commémorations de la « Nakba », la « catastrophe » que représente la création d’Israël pour des centaines de milliers d’entre eux chassés ou ayant fui de chez eux en 1948.

Depuis le 30 mars, 70 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza par des tirs israéliens. Des dizaines de milliers de Palestiniens de la bande de Gaza se rassemblent depuis deux semaines près de la frontière pour la « Marche du retour », qui revendique le droit des Palestiniens à retourner sur les terres dont ils ont été chassés ou qu’ils ont fuies à la création d’Israël en 1948.

 

Jeune Afrique