100 000 LOGEMENTS : ABDOULAYE SAYDOU SOW FAIT LE POINT
C’est l’un des programmes phares du président de la République : la construction de 100 000 logements sociaux au grand bénéfice des populations vulnérables. Dans une interview exclusive, réalisée en prélude au Grand Panel citoyen, prévu le 17 mars à Dakar, le ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique, Abdoulaye Saydou Sow décline ici, les contours de la vision de haute portée sociale de Son Excellence Macky Sall.
HISTORIQUE DU PROGRAMME
D’abord, il faut rappeler que c’est en 2019, après sa réélection que le président de la République, Macky Sall a annoncé deux grands programmes : le programme zéro bidonville, communément appelé PROGBID et le programme zéro déchet. Dans le programme zéro bidonville, il est prévu le projet des 100 000 logements. C’est une des déclinaisons du programme zéro bidonville. Le Chef de l’Etat a trouvé la situation suivante : le Sénégal produisait 5000 unités d’habitations annuelles, c’est-à-dire, logements et terrains viabilisés. Il a voulu, à partir de 2019, que nous lancions un projet qui puisse nous permettre d’avoir sur les 5 ans, 100 000 logements. Ce qui était un changement total de paradigme. Donc, on passe de 5000 unités d’habitations à 20 000 logements. Le président a commencé à travailler sur l’environnement institutionnel, sur la loi sur l’habitat social. Ensuite, la question fondamentale liée à l’accès aux propriétés, au logement, c’était surtout le prêt bancaire dans sa dimension garantie. C’est ainsi que le président a mis en place le Fonds pour l’habitat social pour aider les sénégalais démunis, qui ne pouvaient pas accéder aux crédits, à accélérer le processus. Troisièmement, le président a mis en place une société d’aménagement et de rénovation urbaine. Parce que dans la construction, les parties les plus difficiles sont les aménagements.
LES CIBLES OU BÉNÉFICIAIRES
Quels sont les sénégalais concernés ? Tous les sénégalais qui ont des revenus inférieurs à 450 000 F Cfa. Le président Macky Sall a voulu que ce projet puisse concerner d’abord les cas sociaux, au moins pour 50%. Ensuite, 20% pour la diaspora, qui constitue aussi une donnée importante de notre population. Et enfin, les 30% sont laissés à la charge du promoteur. L’Etat a mis en place un cahier des charges et un certain nombre de facilités dont les exonérations fiscales pour le matériel acheté importé. Ce qui a donné le guichet unique et toutes ses structures. Maintenant, il fallait aller à la phase opérationnelle. Durant un an, nous avons travaillé avec le secteur public national, à côté de la SICAP et de la SN HLM qui continuent d’ailleurs de préserver leurs attributions et prérogatives. Nous avons signé à ce jour 23 conventions. Mais aujourd’hui, seuls 5 ont commencé réellement le travail sur le terrain. A ce niveau, nous constaterons que sur la prise de possession du foncier, il y a des difficultés. Certains promoteurs ont du mal à accéder au foncier, ils ont du mal à accéder à des financements, surtout dans des délais limités.
PHASE OPÉRATIONNELLE
Le Chef de l’Etat nous a instruit de s’ouvrir au reste du monde pour l’accélération du processus. Après deux ans de négociation, nous avons abouti à une convention signée avec le groupe Emirates Gate Investment (EGI) pour un pactole de 50 000 logements. Et à travers d’autres partenaires, nous attendons entre 25 000 et 50 000 logements. Nous déroulons ainsi cette politique avec une ouverture sur l’international. Mais, le Chef de l’Etat nous a demandé de veiller à ce que tous respectent les lois et règlements de ce pays. Ce, dans les délais requis. Avec le déclassement de la forêt de Thiès l’on pourrait s’investir très rapidement sans difficulté dans la prise de possession du foncier. Mais le Chef de l’Etat nous dit oui ! Thiès peut régler la question de Thiès, Dakar et Mbour, mais il y a le reste du pays. Et il nous a demandé d’engager, dans les meilleurs délais, le programme dans toutes les capitales départementales et régionales. Cela aussi va démarrer dans les mois à venir.
ATTRIBUTION DANS
LA TRANSPARENCE
Une plateforme a été mise en place. Et à ce jour, 272 000 sénégalais se sont inscrits. Maintenant cette plateforme ne garantit pas toute la transparence des inscriptions. Mais à côté, il y a une commission de profilage qui doit étudier cas par cas, un à un, pour voir les sénégalais qui remplissent les critères, en tant que bénéficiaires. Ainsi, les attributions seront faites au grand jour, de la manière la plus transparente avec la représentation de tous les acteurs.