International

Assassinat de deux experts de l’ONU en RDC: l’appel des avocats des accusés

En République démocratique du Congo (RDC), les avocats des accusés dans le procès des assassins présumés des deux experts de l’ONU, l’Américain Michael Sharp et la Suédoise Zaida Catalan, protestent. Le procès a commencé, à Kananga, au Kasai Central, le 5 juin 2017. Il est suspendu, depuis le 17 octobre. Ces avocats aimeraient le soutien du procureur canadien chargé de suivre le dossier à l’ONU afin qu’ils puissent accéder à leurs clients.

Alors que dans une note adressée au Conseil de sécurité des Nations unies, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, se plaignait des interférences continues de l’appareil sécuritaire congolais dans l’enquête sur l’assassinat de ses experts, l’Américain Michael Sharp et la Suédoise Zaida Catalan, les avocats de la défense, à Kananga, se manifestent.

Depuis la suspension du procès, en octobre, les arrestations se multiplient mais les principaux suspects, explique l’ONU dans cette note, sont régulièrement transférés et mis au secret dans les geôles des services de renseignement. Les Nations unies dénoncent des interférences continues de l’ANR dans l’enquête.

Leurs avocats, à Kananga, estiment, quant à eux, que le procureur canadien, Robert Petit, nommé en novembre 2017 par Antonio Guterres pour suivre le dossier et soutenir la justice militaire congolaise, aurait dû prendre contact avec eux et, surtout, plaider pour qu’eux, les Conseils des accusés, puissent accéder à leurs clients et aux dossiers.

Joint par RFI, maître Trésor Kabangu est, entre autres, l’avocat de Tshimanga et Vincent Manga, des chefs Bula Bula, accusés du meurtre. Il affirme n’avoir jamais vu Robert Petit, depuis sa nomination, et se pose même la question de savoir s’il « a un bureau » où l’on pourrait aller frapper.

« Personnellement, je ne l’ai jamais vu. Lorsque nous, les avocats, nous ne sommes pas en contact avec nos clients, nous ne pouvons que réclamer cela de plein droit. Mais finalement, lui [Robert Petit] qui devait être aussi sur le terrain, devait nous aider, à savoir les acteurs de la justice militaire et nous-mêmes, les avocats, de façon à ce que nous puissions parvenir à un bon résultat. Je ne sais pas quel a été cette clause entre lui et les autorités congolaises – quand on parle des autorités congolaises, on voit la justice militaire – mais depuis qu’il est là, c’est lui l’œil de l’ONU, c’est ce que nous appelons la loyauté des combats judiciaires, c’est ce que nous appelons également le procès équitable et le procès équitable devrait garantir les mêmes mécanismes aux uns et aux autres », a-t-il tenu à souligner.
( Avec rfi.fr )