Respect et déférence à la justice ? (Par Pape Alé Niang)*
Nous devons respect , considération et déférence à l’institution judiciaire. À la limite même soumission. Elle est le pilier fondamental de notre société. Mais l’institution judiciaire n’est ni des bâtiments encore moins des symboles. Elle est incarnée par des hommes et des femmes. Ces derniers sont-ils infaillibles. Ne se trompent-ils jamais? Sont ils neutres en toute circonstance ?La réponse est catégoriquement non.
Pourtant ils prennent tous les jours des décisions qui détruisent vies, disloquent des familles provoquent des traumatismes ad vitam aeternam. Par conséquent il nous revient de s’interroger si ces juges prennent ces décisions en toute indépendance avec l’honnêteté requise sur la base de leur intime conviction et des textes et lois qui régissent le fonctionnement de notre société.
Aux États-Unis où on ne doute pas de l’indépendance de la justice, des personnes condamnées à mort ont été souvent subitement libérées quand l’institution judiciaire s’est rendue compte d’un certain nombre d’erreurs sur leurs dossiers. Dans notre cher pays l’indépendance de la justice n’est même pas encore réglée. Or il suffit seulement d’une volonté politique.
Aussi bien les Procureurs que les juges peuvent-ils jurer devant Dieu et les hommes que toutes leurs décisions prises ne sont pas dictées souvent par des forces obscures dans des règlements de comptes abominables? Oser poser le débat ce n’est pas manqué de respect à l’institution judiciaire. Au sein des magistrats même le débat se pose sur comment redorer le blason de la justice. Ils sont tous conscients de la perception négative qu’ont les sénégalais de leur justice.
La prière de chaque citoyen sénégalais aujourd’hui est de ne pas être dans le « collimateur » des forces obscures. Car la glaive de la justice s’abattra sur toi comme une tronçonneuse.
* PAR PAPE ALÉ NIANG