CRISE AU GROUPE EXPRESSO SÉNÉGAL : Les deux parties enterrent la hache de guerre
C’est la fin du conflit entre la Direction générale d’Expresso Sénégal et le collègue des délégués du personnel. Les deux parties ont signé hier, un protocole de conciliation enterrant du coup, la hache de guerre.
Le Collège des délégués du personnel et la Direction d’Expresso Sénégal ont signé hier, un protocole de conciliation. Cette signature qui entre dans le cadre du suivi de la situation conflictuelle qui prévaut à Expresso Sénégal, jette les jalons d’un retour à la normale dans ce groupe. Dans un communiqué publié hier, le ministère de l’Économie numérique et des Télécommunications s’est réjoui de cet accord. «Une nette stabilisation a été trouvée à la suite de la signature du protocole de conciliation entre le collège des délégués du personnel et la Direction d’Expresso», a magnifié la cellule de communication du ministère dirigé par Yankhoba Diattara. D’après la note, cette suite heureuse a été obtenue à l’issue des séances d’échange, d’écoute et de partage initiées par la tutelle depuis le mardi 23 aout 2022. Selon toujours la même source, les bons offices des services du ministère du Travail et du Dialogue social qui ont conduit les négociations, ont permis à la crise de connaitre son épilogue. Tout en magnifiant l’esprit de dépassement, l’engagement et la commune contribution aussi de la Direction et du collège des délégués pour trouver une solution consensuelle et durable au bénéfice du développement socio-économique du Sénégal en général, et celui du secteur des télécommunications en particulier, le ministre de l’Économie numérique et des Télécommunications a invité les parties à toujours privilégier le dialogue pour éviter les tensions et crises dans leur collaboration.
D’après le procès-verbal de conciliation dont nous détenons une copie, les parties sont tombées d’accord à l’issue des discussions, sur 6 points. Tout d’abord, l’employeur a pris l’engagement de renoncer aux mesures de licenciement prises le 19 août 2022, à l’encontre de certains travailleurs et à assurer la reprise effective du travail. En revanche, a-t-on renseigné dans le document, l’employeur sanctionnera les fautes commises par les employés concernés, par des notifications de mise à pied de 8 jours, ce qui est accepté par les parties. «L’accord précité de renonciation aux licenciements pour fautes lourdes et de l’application de mise à pied sera formalisé dans un protocole d’accord stipulant notamment une clause de renonciation par chaque employé à toute contestation ou demande relative à la mise à pied », a-t-on mentionné dans le Pv de conciliation. Du côté du collège des délégués, l’on a pris l’engagement de mettre fin aux actions syndicales entreprises durant la crise. Cela met fin au port de brassards rouges, à l’exhibition de pancartes à caractère contestataire et l’occupation des lieux de travail ainsi que les abords immédiats. «Les employés s’interdisent de poser tout acte contraire aux intérêts de la société ou portant atteinte à ses activités», a promis le collège des délégués dans le document. Les parties ont retenu de mettre sur pied une commission de négociation sous la supervision des représentants des structures qui ont facilité les négociations. Cependant, en cas d’accord sur quelques points que ce soit, a-t-on précisé dans le document, des protocoles d’accord seront signés avec les employés concernés, soumis au visa de l’Inspection régionale du Travail et homologué par le Tribunal du Travail Hors Classe de Dakar. Ainsi, il a été retenu l’installation, au sein de l’entreprise, d’un comité de dialogue social par l’Inspection régionale du Travail et de la Sécurité sociale de Dakar. Dans la perspective de renforcer le dialogue social au sein d’Expresso Sénégal, le Directeur général du Travail et de la Sécurité sociale, s’engage à faire bénéficier aux parties prenantes de sessions de renforcement de capacités en dialogue social, techniques de négociation et de résolution de conflits entre septembre et octobre 2022, dans le cadre de la mise en œuvre du Plan national de renforcement du dialogue social 2021-2024.
Mamadou Lamine CAMARA