Une voix discordante
Les accords paix signés en début août dans la capitale bissau-guinéenne entre certaines branches du Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance, sous la conduite du Président Umaru Cissoko Embalo, ne sont pas du goût de la faction du mouvement rebelle de Mangocouro. Les responsables de cette entité se démarquent de cet acte posé par les belligérants. «Nous les considérons comme des accords mort-nés qui ne peuvent pas survivre, puisque les auteurs ne sont que des personnes mues par l’appât de la cagnotte», affirme Amidou Djiba qui se dit porte-parole du bureau national du Mfdc. Dans une rencontre tenue hier à Mangocouro, siège symbolique du mouvement irrédentiste situé à Colobane, les responsables de cette faction affirment n’accorder aucun crédit à ces documents signés. «Concernant ces accords survenus à Bissau et menés par un groupe qui n’a aucune légitimité encore moins une représentativité au sein du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance, nous informons qu’ils sont nuls puisque relevant du divisionnisme et de la corruption», martèle M. Djiba. A l’en croire, le comité provisoire qui est allé négocier avec l’Etat n’est reconnu par aucune instance du Mfdc. Voix discordante (bis) Les personnes désignées comme les signataires par la faction de Mangocouro ont été vilipendées par les responsables devant la presse à l’issue de leur rencontre. «Parmi les signataires, il y a Lansana Fabouré, un homme dont les intentions n’ont jamais été claires. Il nous a leurrés en nous faisant croire qu’il est toujours pour l’indépendance de la Casamance. Ensuite, il y a César Atoute Badiate, ancien chef militaire du maquis qui n’est plus en fonction. C’est un malade et handicapé visuel qu’on a tiré par la main pour aller signer. Comment quelqu’un qui ne voit peut aller signer au nom du Mfdc ? Si lui, qui est condamné à une réclusion criminelle à perpétuité et qui est sous le coup d’un mandat d’arrêt international, peut aller signer des accords, alors quel est l’utilité de maintenir en prison ceux qui sont condamnés avec lui. Et enfin, l’amiral Farba Sarr à qui nous demandons de faire d’abord l’état des lieux des accords de Sant Egidio», charge le porte-parole de cette entité qui s’est autoproclamée bureau national du Mfdc. La branche de Mangoucouro a aussi fait part de ses dispositions à aller à la table de négociations avec l’Etat du Sénégal. Elle a cependant manifesté son intransigeance sur la question de l’indépendance.
Toutinfo.net avec Las