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La Chronique de MLD : Galères existencielles

Sale temps pour des Dakarois en proie à une chaleur accablante exacerbée par le coût démentiel de la vie et le retour des inondations après une pluie de 84 mm.
On se demande encore comment la capitale pourrait faire face à des pluies diluviennes de plus de 100 mm qui ne relèvent plus de l’impossible et de l’extraordinaire depuis le retour depuis plus de dix du cercle vertueux ou vicieux( c’est selon) des fortes pluies au Sénégal à la faveur du dérèglement climatique.
Nous devons à la vérité de reconnaître que ces inondations récurrentes sont consubstantielles à la nature même et au mode de peuplement d’une ville surpeuplée comme Dakar bâtie sur une presqu’île sur la base d’un banditisme innommable en terme d’aménagementede l’espace et de laxisme des autorités en charge de délivrer les permis d’occuper et de construire.
La capitale sénégalaise s’étire sur moins d’1% de la superficie globale du pays et concentre pourtant plus de 40% des activités économiques.
Tout le monde sait que cette macrocéphalie contre-productive ne saurait prospérer si l’on tient sérieusement à engager une dynamique de développement et de progrès humain mais tout le monde ferme aussi les yeux pour se complaire d’une telle situation et échafauder une solution individuelle de sortie de crise.
C’est dire que nos égoïsmes risquent de nous perdre.
Les Sénégalais savent être marrants à la limite car cette terrible situation commence à virer à la tragi- comédie.
Oui,l’actualité des inondations renvoie sûrement au mythe de Sysiphe et à chaque saison des pluies on entend les mêmes complaintes,la même ritournelle : Comment préserver les populations de la banlieue de l’invasion massive des eaux ? Comment chasser le stress hydrique qui pointe périodiquement à l’horizon ?
Comme si le Sénégal ne dispose pas depuis 1960 de solides expertises à même de trouver une solution efficace, efficiente et durable permettant notamment le drainage des eaux de ruissellement vers une mer généreuse qui ceinture la ville.
On n’a pas besoin de sortir de Polytechnique pour savoir qu’il faut juste un zeste d’imagination mâtiné à la synergie, au sérieux et au sens de l’anticipation du conglomérat ingénieurs en génie civil, urbanistes , géographes et spécialistes en aménagement du territoire pour trouver la bonne alchimie d’une solution structurelle.
Le problème c’est que ces génies cités plus haut ne peuvent prendre aucune décision. Pis, on se demande encore est-ce qu’ils sont systématiquement consultés et responsabilisés lors de l’élaboration et la mise en œuvre des infrastructures structurantes.
Cette culture de la médiocrité est affligeante.
Question existentielle: quel est en dernière instance le lien entre le retour des inondations et le processus politique en cours et qui mènera au scrutin législatif du 31 juillet 2022?
Le link semble évident car dans cette vie d’ici-bas tout est lié surtout que les inondations touchent essentiellement Dakar, une ville où l’électorat reste extrêmement délicat.
Cette actualité n’est pas forcément une bonne nouvelle pour la majorité présidentielle d’autant que depuis son avènement en 2012 des centaines de milliards cfa ont été engloutis dans cette bataille sans merci menée contre les inondations. Le résultat est pour le moins mitigé même si quelques points naguère névralgiques comme la célèbre Cité Soleil (Hacienda-Dalifort) ont été extirpées de cette galère.
L’Etat devrait sûrement se livrer à une sérieuse évaluation des différents programmes de lutte contre les inondations d’autant qu’on ne peut engager autant de fonds publics pour les inclure dans la piteuse rubrique des pertes et profits.
Pour beaucoup cette problématique est du pain béni pour l’opposition. Erreur ! Il faudrait trouver d’autres arguments pour convaincre une opinion publique avisée et exigeante à juste raison.