VEILLE DE TABASKI AU MARCHE HLM
Clients, commerçants et les arnaques du mobile moneyLes marchés sont pris d’assaut à quelques jours de la fête de l’Aid El Kébir. Au marché HLM 5 qui ne cesse de s’étirer de HLM 4 à HLM6, c’est l’effervescence totale. L’affluence est telle que les commerçants se frottent les mains malgré la difficile conjoncture économique et financière dont beaucoup se plaignent.Mais une curiosité cette année dans ce capharnaüm : les pickpockets qui y semaient la pluie et le beau temps en délestant, poches, pochettes et sacs de femmes de tout ce qui est argent liquide n’ont pas fait de bonnes affaires. Un singulier chômage technique les frappe : les dames qui pullulent dans le marché ne s’y trimballent plus avec des portefeuilles garnis de billets de banque et les commerçants encaissent moins en sonnantes et trébuchantes La pochette, c’est son téléphone : à l’heure des nouvelles technologies, commerçants et clients se mettent au mobile money. «Ce mode de paiement est plus simple et permet de gagner du temps et c’est plus sûr.
Souvent nous expliquons à nos clients qu’ils peuvent payer de cette façon. D’ailleurs, les vols sont rares actuellement alors qu’il fut des temps où on souffrait grave des agissements des voleurs. S’il y a vol, c’est soit de la marchandise, soit un sac soit une pochette, mais à ce que je vois l’argent est bien au chaud dans nos comptes mobil money. Les nouvelles technologies nous accompagnent seulement, il faut une sensibilisation pour toutes les couches sociales», se satisfait Seycina Issa, vendeur de tissus.«Je n’ai jamais eu la mésaventure de me faire voler ma pochette ou mon argent, mais cette nouvelle façon de garder ses sous dans un compte pour des paiements électroniques est une bonne idée et nous protège des malfaiteurs présents dans ce marché surtout pendant les veilles de fêtes comme c’est le cas actuellement à l’approche de la Tabaski», souligne Aïcha une jeune femme rencontrée dans les allées du marché et qui explique même avoir déjà eu à payer un collier à un commerçant en donnant l’argent par mobile money.
Si les avantages sont ainsi nombreux qui font que les clientes ne sont plus exposées aux voleurs à la tire, d’innombrables inconvénients demeurent, du fait de clients tout aussi véreux. Aicha souligne que «certains vendeurs refusent d’être payés par ce moyen du fait d’une mauvaise expérience et de petites arnaques». «J’ai vu un commerçant qui s’est fait arnaquer puisque sa cliente qui l’avait déjà payé par mobil money a, une fois de retour de chez elle, annulé tout bonnement la transaction. Malgré ses réclamations, le commerçant n’est pas rentré dans ses fonds. Et vu qu’il est débordé par son énorme volume de travail, il n’a pas jugé nécessaire de poursuivre la procédure.
C’est une perte aussi minime qu’elle soit», dit-elle.Maoda Yade, u commerçant victime de cette arnaque refuse de s’y faire prendre à deux fois. «Franchement parler, je refuse maintenant d’être payé par mobile money. Je n’accepte que du liquide et c’est ce qui est normal. Le pire c’est qu’un client peut bien vous payer pour une transaction et une fois fini, il peut récupérer la même somme en annulant ou bloquant la transaction et l’opérateur ne fait rien pour votre remboursement. J’ai déjà eu à vivre cette mésaventure et pour éviter tout cela j’exige aux clients à faire d’abord un retrait avant de venir acheter». Pis se désole-t-il, : «pour chaque opération de retrait de son argent plus tard, on est obligé d’en perdre un peu du fait des commissions de ces opérateurs de mobile money qui y gagnent un pourcentage».Qu’importe la présence ou non des pick-pockets au marché HLM, Maodo Yade estime qu’il faut «que chacun se charge de la sécurité de ses biens pour échapper aux voleurs et autres malfaiteurs». Mais insiste-t-il : «Moi ce que je n’encourage point, c’est le paiement par mobile money».
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