LES INVESTITURES DE LA LISTE YEWI ASKAN WI : Les frustrés dénoncent l’oppression et les brimades
Les partis membres de la coalition Yewwi Askan Wi à savoir AG/Jotna, PNG, Appel 3j, Bess du Rak, CREDI, FPRS, FSD- BJ, SET, PARE SUXXALI SENEGAL, sont revenus sur la manière dont les investitures se sont passées.«Yewwi Askan Wi avait été créée avec le souci d’être auprès des populations, avec le souci d’être le pendant de la revendication des Sénégalais pour plus de justice, plus de transparence, une meilleure qualité de vie et un Sénégal plus sécurisé. C’est ce combat noble qui nous a engagés depuis des années, chacun d’entre nous», a d’emblée rappelé Cheikh Bamba Gueye, porte-parole du jour. «Lorsque nous avons créé Yewwi Askan Wi, nous avons favorisé et répondu à l’appel des Sénégalais puisque Yewwi Askan Wi est une demande sociale parce qu’elle nous permet, cette coalition, de régler définitivement l’aspiration légitime des Sénégalais à un mieux-être et à une meilleure qualité de gestion des affaires de la République», a souligné le leader du FSD/BJ avant d’enchainer avec le problème qui fait tanguer leur coalition. « Nous avons remarqué que la conséquence des investitures nous amène à nous poser énormément de questions sur la manière avec laquelle non seulement ces investitures se sont passées, mais surtout nous a suscité des inquiétudes fondées sur notre aptitude à, demain, reproduire les aspirations des Sénégalais au sommet de l’Etat», a dit Cheikh Bamba, en présence des autres responsables non sans préciser : «Nous ne sommes pas intéressés par des questions de postes. Les questions de préséance ne sont pas les premières préoccupations que nous avons ; la préoccupation que nous avons, c’est que nous avons une charte qui a été à la base de notre organisation et nous voudrions que cette charte soit respectée du début à la fin, ce qui n’as pas été le cas.
Nous sommes des partis politiques et nous sommes responsables. Nous voulons le meilleur pour ce pays, et nous ne sommes pas près d’accepter ce que nous refusons à Macky Sall». C’est-à-dire, a-t-il listé : «l’anti-démocratie, le parti-pris, l’esprit partisan, l’esprit politicien, le manque de transparence et aussi le manque de solidarité et de respect vis-à-vis des partenaires qui se sont volontairement réunis pour aider leur pays. Telle est notre revendication et telle est notre préoccupation». Et d’ajouter : «Nous voulons aussi revendiquer nos droits à Yewwi Askan Wi parce que Yewwi Askan Wi ne doit pas être loin des préoccupations des Sénégalais. Pour tous ceux qui nous connaissent, nos préoccupations ne peuvent absolument pas être une place à l’Assemblée nationale ou des tontines. Non ! notre préoccupation, c’est le combat de tous les jours que nous menons depuis plusieurs années, ce combat-là commence par germer à l’intérieur de Yewwi Askan Wi pendant que nous sommes faibles, il faut que nous donnions des gages pour que demain, les Sénégalais puissent conforter, consolider la confiance et surtout la certitude que le Sénégal va changer», conclut- ilPour sa part, Moustapha Guirassya souligné que «les populations sénégalaises ont fortement accompagné et appuyé l’initiative de Yewwi Askan Wi. Il y a eu de l’espoir et nous avons vu des résultats à l’issue des élections locales. Toutes les grande villes, dans toutes les régions ont été remportées par cette coalition qui permettait de faire espérer, de faire rêver parce qu’il y avait un projet, pas seulement un projet économique, mais un projet de refondation, un projet de régulation sociale, un projet dans lequel on repense l’Etat, on repense la politique avec des hommes de valeur, avec des hommes de principes.
Et nous nous sommes rencontrés à travers des combats, nous partageons certains principes. Et chacun a mis sur la balance ce qu’il est, son cursus, son expérience, sa vision, ses valeurs et nous avons fondé Yewwi Askan Wi. Ce n’est pas en termes de quantité, le nombre de militants, mais c’est termes de contribution, de capacité à faire avancer le pays. Nous l’avons fait et les résultats ont été probants».«Malheureusement ce que l’on constate, c’est l’effritement, la disparition de ces valeurs les plus essentielles pour nous fondateurs ou initiateurs de cette coalition notamment la question de l’éthique et de la justice», s’est-il ému.«Une liste nationale doit refléter aussi la nation, une territorialisation des candidats … »«J’ai rappelé personnellement au collègue Président de la conférence des leaders qu’une liste nationale doit refléter aussi la nation, une territorialisation des candidats, prendre en compte aussi naturellement le sexe, prendre en compte la jeunesse, prendre en compte certaines catégories, des handicapés, etc. A partir de là, on saura la vision qu’on a de l’Etat. Cet équilibre, cette façon de repenser la cohésion nationale, on doit pouvoir le retrouver quand on confectionne une liste nationale», a-t-il expliqué. «Vous avez vu ce qui s’est passé à Dakar. Vous l’avez vu dans les départements, nous ne disposons toujours pas de listes. Nous ne savons toujours pas comment les listes ont été confectionnées au niveau national. On sait tout simplement, on observe, que la charte a été bafouée. Quand on dit force reste à la loi, nous devons aussi dire, au sein de notre coalition, que force doit rester à la charte», s’est désolé le président du parti SET.
«Je le confesse, cela me gêne beaucoup de devoir sortir pour parler des problèmes internes de notre coalition, mais comme quand il y a des problèmes au niveau national, on dit que le peuple est souverain, de la même façon je ne peux être dans une coalition, assister qu’on opprime, brime, foule aux pieds la charte, les accords et me taire. Je me mets du côté du peuple avec un devoir de lui rendre compte surtout quand on ne m’en donne pas l’opportunité dans la coalition. Depuis 5 jours, on demande les listes, c’est un minimum, c’est gênant qu’on nous demande ce qui est fait dans tel département et qu’on ne puisse pas apporter de réponse. C’est un manque de respect. C’est douloureux. On ne sait pas ce qui est sur la liste nationale, les négociations, on ne sait pas», s’est-il offusqué. Avant de «prendre les Sénégalais à témoin» : «l’Etat est une chose sérieuse. Et si nous aspirons à gouverner ce pays-là, nous devons absolument, je ne parle même pas de coalition, même pas de nos partis, mais seul individuellement avoir un comportement digne de nos ambitions, digne de ce qu’on attend de nous, digne de notre Etat du Sénégal». Et de taper sur la table : «C’est une exigence, il faut que les présidents de la conférence des leaders se ressaisissent, il faut qu’on revienne au fondamentaux de la coalition Yewwi Askan Wi, il faut qu’il y ait moins d’egos et accepter démocratie interne. C’est comme ça qu’on peut bâtir une coalition forte et une opposition forte, et c’est ce qui est attendu de nous pour changer le Sénégal en 2024».
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