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CROISSANCE EN AFRIQUE DE L’OUEST : La Banque mondiale table sur une baisse généralisée dont le Sénégal 

ECONOMIE : La Banque mondiale a publié la dernière édition du rapport « Africa’s Pulse », une analyse semestrielle des perspectives macro-économiques de la région Afrique subsaharienne.  Elle prévoit une croissance en baisse en 2022. 

La dernière édition du rapport « Africa’s Pulse » de la Banque mondiale, une analyse semestrielle des perspectives macroéconomiques à court terme de la région, prévoit une croissance de 3,6 % pour 2022, en baisse par rapport aux 4 % enregistrés en 2021. 

De fait, cette baisse généralisée  de la croissance économique  n’épargne pas le Sénégal. La croissance du pays devrait ralentir à 4,4 % en 2022, contre 6,1 % en 2021. Cependant, la croissance du Produit Intérieur Brut(PIB) réel devrait rebondir fortement pour atteindre 8,5 % en 2023 et progresser encore à 10,6 % en 2024, affichant ainsi un dynamisme supérieur à celui d’avant la pandémie et au reste de la région. « La croissance économique de l’Afrique durant 2022 va décroître, passant de 4% en 2021 à 3,6% en 2022 », a déclaré l’économiste en chef de la Banque mondiale (BM) pour la région Afrique, Zeufack Albert, lors de la cérémonie de présentation du rapport « Africa’s Pulse », une publication semestrielle du bureau de l’économiste en chef de la BM sur les perspectives économiques en Afrique.

 Selon Zeufack, les prévisions indiquaient un ralentissement de la croissance de l’Afrique subsaharienne pour cette année, dans un environnement mondial marqué par des chocs multiples et nouveaux. Parmi les facteurs limitant cette dynamique de croissance figurent le ralentissement de l’activité économique mondiale, la persistance des difficultés d’approvisionnement, l’apparition de nouveaux variants du virus de la Covid-19. Une inflation élevée, des risques financiers croissants dus à des niveaux d’endettement élevés et de plus en plus préoccupants et la crise en Ukraine sont également des facteurs à prendre en compte.

 La guerre en cours en Ukraine va «certainement » impacter les économies de l’Afrique. Mais contrairement à ce qui est redouté, dit-il, elle «n’aura aucune incidence majeure sur la croissance économique globale de l’Afrique », à l’exception de «pays importateurs nets. »

Toutefois, il estime qu’ « on est loin de la catastrophe connue en 2020 avec le Covid-19 ». Mieux, « les pays riches en ressources naturelles dont la croissance est tirée par les exportations peuvent en tirer profit, même dans la durée », en surfant sur «la vague de l’inflation des prix », prédit-il.

 En guise de recommandations,  Zeufack Albert est d’avis que pour avoir une économie beaucoup plus résiliente, en mesure de faire face à de pareilles situations, les États africains devront procéder à la «transformation systématique de leurs ressources naturelles, au renforcement du système de protection sociale, mais aussi et surtout, aider les populations à investir dans des activités génératrices de l’économie. »
Le rapport « Africa’s Pulse » de la Banque mondiale est une analyse semestrielle des perspectives macroéconomiques à court terme de l’Afrique

Abdoulaye DIAO