Sénégal: le Timbuktu Institute s’intéresse aux zones frontalières et à leurs vulnérabilités
Le Timbuktu Institute a présenté, ce mardi 12 avril 2022, sa nouvelle étude intitulée « Crise sahélienne et nouvelles dynamiques socioreligieuses dans la moyenne vallée du fleuve Sénégal », à la frontière de la Mauritanie et du Mali. Le rapport s’intéresse notamment à la résilience des populations de la zone face au risque d’extrémisme violent.
C’est un vaste territoire, un carrefour, loin des capitales. L’étude se focalise essentiellement sur les régions de Matam au Nord, et de Tambacounda au Sénégal oriental. Des zones qui manquent de services sociaux de base et qui sont régulièrement agitées par des conflits fonciers, souligne le rapport.
Pratiques religieuses en évolution
À ces difficultés socioéconomiques s’ajoute une évolution des pratiques religieuses, selon Bakary Sambe. Des « signaux faibles » pour le directeur du Timbuktu Institute : « Le fait remarqué de prédication parallèle par rapport à l’islam traditionnel, si l’on sait que cette région est l’une des régions les moins couvertes par les confréries qu’on considère comme étant des remparts contre l’extrémisme. »
Des « couveuses locales » ?
Si des groupes extrémistes arrivaient dans la zone, y aurait-il des populations pour les accueillir, autrement dit des « couveuses locales » ? Pour le colonel Babacar Diouf, intervenant en tant qu’expert, l’essentiel est le lien de confiance entre les populations et les forces de sécurité : « C’est pour cela que j’ai évoqué le triangle de gouvernance où l’État dans ses deux dimensions administrative et sécuritaire soit là. Mais que ces forces de sécurité et les relations de respect qu’il faut par rapport à la population et à sa dignité pour gagner sa coopération. »
D’après l’enquête, en cas de difficulté, les populations interrogées préfèrent faire appel à l’État, puis aux acteurs politiques, avant les chefs religieux.
Toutinfo.net avec RFI