Un nouvel ordre mondial
Les Une de la presse américaine toujours dominées par l’invasion russe en Ukraine. « Le monde ne sera plus comme avant », estime le Washington Post. L’attaque du Kremlin provoquera un nouvel ordre mondial. Quelle forme prendra-t-il ? Cela dépendra du succès ou de l’échec de la campagne militaire de Vladimir Poutine.
Le New York Times n’est pas loin de partager cet avis. Pour le journal, « Vladimir Poutine a déclenché une deuxième guerre froide. Elle est potentiellement encore plus dangereuse que la première, car les exigences du président russe ne laissent guère de place aux négociations. Personne, peut-être même pas le président russe, ne sait ce qui va se passer dans les prochains jours, semaines, mois et années qui viennent. La question maintenant est de savoir si les États-Unis et leurs alliés ont les moyens de freiner les ambitions de Monsieur Poutine », écrit le journal.
Sans parler du fait que la population américaine, déjà très divisée, ne soutiendra peut-être pas le président américain et sa stratégie de sanctions, surtout si ces celles-ci provoquent l’augmentation des prix de l’énergie.
Des parlementaires américains demandent plus de sanctions
Mais cela n’a pas empêché plusieurs parlementaires démocrates et républicains de demander au président Joe Biden de renforcer les sanctions annoncées hier jeudi. Selon le site d’information The Hill, il faudrait, selon eux, déployer « tout l’arsenal des sanctions », comme l’exclusion de la Russie du réseau bancaire Swift ou encore des mesures visant directement Vladimir Poutine.
NewsletterRecevez toute l’actualité internationale directement dans votre boite mailJe m’abonne
Comme d’autres journaux, Le Devoir doute de l’efficacité des sanctions. La Russie s’y est préparée, écrit le quotidien canadien. « La banque centrale russe a accumulé des tonnes d’or et stocké l’équivalent de 620 milliards de dollars de réserves de change, qui s’ajoutent aux 190 milliards du fonds souverain ». Avec cette « cagnotte » qui représente près de la moitié de son PIB, le pays peut « amortir le choc des sanctions pendant un certain temps ». Sans oublier, poursuit Le Devoir, que la Russie a un endettement relativement faible, avec une dette publique qui représente 16% du PIB.
L’invasion de l’Ukraine divise le gouvernement brésilien
L’invasion russe en Ukraine retentit aussi en Amérique latine. Pour le journal bolivien Correo del Sur, l’invasion « perfide » de l’Ukraine rappelle celle de la Pologne, au début de la seconde guerre mondiale. Une invasion qui a été préparée sans vergogne, ouvertement, au point que c’est difficile de comprendre pourquoi le monde n’a pas réagi avant.
Au Brésil, l’attaque russe a divisé le gouvernement. Le président d’extrême droite Jair Bolsonaro a déclaré hier qu’il se sentait solidaire du président russe. Une prise de position vivement critiquée par le magazine Istoé. « Bolsonaro soutient un dictateur sanguinaire », écrit l’hebdomadaire. Mais de la part du vice-président brésilien, le son de cloche est différent. Hamilton Mourão a condamné l’attaque russe, en ajoutant que le Brésil ne pouvait pas rester neutre. Seulement voilà, quelques heures plus tard, il s’est fait recadrer par Bolsonaro. « La seule personne qui peut parler de ce sujet est le président de la République et il s’appelle Jair Bolsonaro ».
Le gouvernement brésilien a visiblement du mal à accorder ses violons face à l’invasion de l’Ukraine, écrit Folha de São Paulo. Un véritable casse-tête aussi pour les diplomates étrangers en poste à Brasilia qui ont du mal à savoir quelle est la position brésilienne dans cette affaire.
Le gouvernement haïtien, de son côté, refuse de condamner l’invasion de l’Ukraine et se contente « d’exhorter les parties concernées à agir avec retenue et éviter de s’engager dans des actions susceptibles de déstabiliser la région, menacer la paix et affecter le commerce mondial ». Une déclaration publiée sur le site du journal Le Nouvelliste.