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RAPPORT ITIE 2020 : Les chiffres de la contribution du secteur extractif à l’économie nationale

L’Initiative pour la transparence dans le secteur des industries extractive, ITie, section Sénégal, a publié hier son 8ème rapport concernant l’année 2020. Un document qui révèle que pour ladite année, le secteur extractif a engendré 182,20 milliards de Fcfa, dont 87,93% viennent des mines. Un montant qui a été affecté à plus de 90% au budget national. Le rapport qui note une baisse de la contribution des hydrocarbures, révèle aussi une faible part des revenus réservés aux populations et à l’environnement, soit un peu plus de 6 milliards. Même si le secteur contribue positivement à la balance des payements, avec l’exportation de l’or surtout, sa contribution est marginale au Pib et à l’emploi.

182,20 milliards de F CFA ! C’est le montant global des revenus générés par le secteur extractif (mines et hydrocarbures) sénégalais en 2020. C’est l’une des principales conclusions du rapport annuel de l’Initiative pour la transparence dans le secteur des industries extractive (Itie). Le sous-secteur des mines a engendré l’essentiel de ce montant, soit 162,85 milliards F CFA et 87,93%. Les hydrocarbures qui, pourtant, soulèvent plus de débats, apporte la portion congrue de 16,85 milliards, soit 8,68%. Par rapport à l’année précédente, le total des revenus générés par le secteur extractif a évolué́ de 24,16 milliards de FCFA en 2020, soit une hausse de 15,6%. Cette hausse s’explique par plusieurs facteurs, notamment par celle des revenus du secteur minier qui ont augmenté de 30,68 milliards de FCFA, passant de 132,17 milliards de FCFA en 2019 à 162,85 milliards de FCFA en 2020. Et si les revenus miniers ont augmenté, c’est à cause de la bonne tenue des productions d’or, de minéraux lourds et la hausse des cours mondiaux de ces produits miniers. Il y a aussi les paiements au titre de la taxe sur ciment, instituée par le décret n°2020-986 du 24 avril 2020, et qui a permis de récolter 7,5 milliards de FCFA. Idem pour les paiements perçus par la DGID au titre des droits de douane qui ont évolué́ de 7,4 milliards de FCFA. En effet, certaines entreprises étant en phase de développement/construction, ont augmenté́ leurs volumes d’importation. Ce qui est synonyme de plus de taxes perçues par la Douane.

Les revenus des hydrocarbures en baisse

Alors que les revenus miniers ont connu une hausse, ceux du sous-secteur des hydrocarbures ont subi une baisse de 6,51 milliards de FCFA, passant de 22,58 milliards de FCFA en 2019 à 16,07 milliards de FCFA en 2020. Cette baisse s’explique par l’absence de recettes exceptionnelles similaires à celles payées en 2019. Il s’agit entre autres, du paiement de la deuxième tranche de financement de la construction de l’Institut National du Pétrole et du Gaz effectué par la société́ TOTAL E&P pour un montant de 10 millions de USD et des paiements effectués par la société́ KOSMOS Energy en 2019, relatifs à des redressements fiscaux d’un montant de 5,21 milliards de FCFA.

90, 58% des revenus du secteur affectés au budget national

L’Etat s’est taillé la part du lion dans le partage des revenus du secteur extractif, qui ont été affectés à hauteur de 167,75 milliards, soit 90,58%, au Budget national. Le reste des revenus est réparti entre le compte d’exploitation de la société nationale PETROSEN, les fonds propres des organismes collecteurs, les fonds revenant à l’UEMOA et à la CEDEAO, et les dépenses sociales et environnementales.

Contribution marginale du secteur au Pib et à l’emploi

Pour la contribution à l’économie nationale, le secteur extractif compte pour 3,52% au PIB, 5,30% sur les revenus, 39,84% sur les exportations et 0,19% sur l’emploi. A la lumière de ces chiffres, comme ça a été le cas les précédentes années, le poids du secteur extractif dans l’économie est surtout perceptible à travers son effet positif sur la balance des paiements (avec la montée du cours de l’or) tandis que sa contribution dans le PIB ou dans l’emploi reste marginale.

Seuls 6,28 milliards destinés aux populations et à l’environnement

Alors que l’Etat, à travers son budget, les organismes collecteurs (Dgid, Petrosen…), les organisations internationales, Uemoa, Cedeao sont assez bien rétribués, les populations et la nature, à travers les payements sociaux et environnementaux, se contentent de miettes. En effet, ces payements sont de 6,28 milliards, soit seulement 3,39% des revenus totaux du secteurs. A ce montant, les payements du sous-secteur des mines contribuent pour 5,77 milliards, soit 3,11%, contre 1,61%, soit 0,87%. Pendant ce temps, les organismes collecteurs de l’Etat ont 5,37 milliards, Petrosen a encaissé 3,26 milliards, (fourniture de données techniques, revenus issus de la commercialisation de la part de production de Petrosen, loyers superficiaires, appui à la promotion de la recherche et de l’exploitation, appui à l’équipement…) l’Uemoa et la Cedeao ont reçu 2,36 milliards, le Cosec 0,20 milliard…Ces payements sociaux et environnementaux sont faits essentiellement par les sociétés privées du secteur, avec 155,16 milliards pour les privés qui évoluent dans les mines et 17,14 milliards pour les privés évoluant dans les hydrocarbures. Petrosen et Miforso, des sociétés nationales, ont payé respectivement 0,54 et 0,2 milliards dans le social et l’environnement.

L’or en tête des productions du secteur, suivi des phosphates et de l’ilménite

Pour la production du secteur extractif en 2020, le secteur des hydrocarbures n’a connu que des productions de gaz naturel à Diender, de 14 494 076 Mm3, d’une valeur financière globale de 2,39 milliards de F CFA. Pour les mines, l’or domine avec 13 tonnes produits, d’une valeur marchande de 397,02 milliards de FCFA. Viennent ensuite les phosphates, avec 2 138 434 tonnes, d’une valeur de 127,92 milliards de Fcfa. L’ilménite produite à Diogo vient en 3ème position.

L’info