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LA CHRONIQUE DE MLD : Pétrole et gaz : Ce Sénégal en transe…

Ainsi donc, l’exploitation des produits pétroliers et gaziers va démarrer effectivement en 2023,ce qui aura le don de propulser notre pays dans le cercle restreint des pays producteurs comme le Nigeria, l’Algérie ou l’Angola. Même si nous devons à la vérité de dire que le Sénégal sera davantage un pays gazier que pétrolier, il ne faut point occulter qu’il s’agit d’une excellente nouvelle pour l’économie nationale et surtout le budget d’autant que jusque-là l’essentiel de nos ressources était tiré des performances de nos braves régies financières notamment la direction générale des impôts et domaines (Dgid) et les douanes. Compte non tenu de la faiblesse de nos exportations qui a fini  d’éroder une balance des paiements largement déficitaire. Le tout dernier conseil présidentiel sur les hydrocarbures a permis de savoir que la manne financière annuelle générée sera d’au moins 700 milliards de Fcfa pendant 30 ans. On comprend mieux l’optimisme du ministre des finances et du budget qui annonce à la face du monde que le Sénégal atteindra une croissance à deux chiffres dès 2023. Une annonce forte qui en dit long sur l’ambiance qui prévaut actuellement dans les plus hautes sphères de la République. Finalement il y a comme une béatitude générale qui a gagné les 17 millions de Sénégalais face à cette nouvelle manne qui aiguise tous les appétits et suscite aussi les réactions les plus saugrenues. À ce titre, l’attitude de certaines organisations socio- professionnelles qui sollicitent un doublement des salaires trahit une précipitation contre-productive qui symbolise sûrement le trop- plein de passion qui anime certains à l’idée de voir le pays amorcer un virage aussi stratégique. C’est visible, il y a trop de ferveur voire d’agitation dans ce contexte particulier de notre basculement au statut de pays pétrolier et gazier. Or nous avons plutôt toutes les raisons de garder les pieds sur terre pour rester raisonnable et manifester un optimisme mesuré. La toute récente actualité fait froid dans le dos avec ces  d’actes de prévarication, de détournement de deniers publics et de concussion dans des structures centrales comme le Trésor public, la Poste, la Lonase ou encore la Société africaine de raffinage (Sar)…De ce point de vue, cette pluie de milliards annoncée n’est point l’assurance tout risque, la porte d’entrée au développement économique et au progrès humain de tous nos concitoyens. Tout dépendra plutôt de la gestion vertueuse et transparente de ces nouvelles ressources conformément à la philosophie de ce passage fort de la Constitution :les ressources naturelles appartiennent au peuple sénégalais. L’autre risque et non des moindres, c’est de trop focaliser nos énergies sur les hydrocarbures pour délaisser ces bases stratégiques du tissu économique comme le  secteur primaire (l’agriculture). Ce qui serait une erreur monumentale! D’autre part, la tendance en vogue des bailleurs de fonds et des pays riches, c’est de privilégier les énergies propres à savoir le solaire, l’éolienne hydroélectricité…Une manière subtile d’inciter le monde entier à réduire drastiquement la production et l’utilisation des énergies fossiles (comme le pétrole) à leur plus simple expression. Autant de raisons objectives qui devraient pousser les Sénégalais à faire preuve davantage d’humilité et de modestie pour être plus raisonnables dans la façon d’aborder cette nouvelle donne qui a mis le pays en transe.