MAMADOU KASSE, DG SICAP SA :‘’Il nous faut réussir les investitures dans la cohésion si…’’
Il ressort de cet entretien qu’il nous a accordé, une hargne, une fougue de jeunesse et une volonté affichée et assumée, pour en découdre avec les différents prétendants dont le ministre Sidiki Kaba, surnommé à Tambacounda ‘’Dougoutigui’’ (chef de village). Mamadou Kassé qui se définit comme le candidat de la jeunesse et des femmes de Tambacounda, se met déjà dans les habits de la future tête de liste communale de BBY. Le fils du Pr Moustapha Kassé tape sur l’opposition et invite ses camarades de parti à tout faire pour réussir les investitures dans la cohésion pour pouvoir engranger le maximum de communes.
On s’achemine vers les élections locales du 23 janvier 2022. Quels sont les enjeux de ces joutes électorales pour vous et votre régime?
Les élections du 23 janvier 2022 entrent dans le cadre du calendrier républicain qui imprime par phase des évènements liés au choix des hauts représentants par les citoyens. Il y a cela de particulier pour les échéances à venir que ce sont des joutes locales et par conséquent, les citoyens choisissent des élus qui leur sont réellement proches. C’est d’ailleurs cet aspect qui explique la complexité particulière de ce type de scrutin associé à la gouvernance locale. Il faut retenir que ce sont des frères, des cousins, des proches qui se disputent les mêmes suffrages et vont, ensemble ou en adversité, à l’assaut de leurs collectivités. Donc les élections locales restent un temps important de la République et une occasion d’expression démocratique forte dans la marche de notre pays. Je ne pense que ces élections soient plus importantes ou moins importantes que d’autres, car elles ont leur particularité. Aussi, les enjeux sont-ils les mêmes pour toutes les coalitions. On va aux élections pour engranger le maximum de suffrages. En ce qui concerne la coalition Benno bokk yaakaar à laquelle j’appartiens, elle a gagné toutes les élections auxquelles elle a participé depuis 2012.
Où en êtes-vous dans les préparatifs de ces joutes ?
A Tambacounda, nous sommes prêts et restons réellement confiants parce que la vérité qui ressortira des urnes en janvier ne sera que la traduction de notre présence permanente aux côtés des populations. A mon niveau, cette présence n’a jamais fait défaut. De plus, les citoyens sont conscients de l’ampleur des réalisations et des perspectives qui s’offrent à eux en optant pour notre coalition autant pour l’ensemble des communes et des départements de notre belle région.
Comment comptez-vous engager ces élections surtout dans votre fief à Tambacounda ?
De la même manière que nous avions procédé aux élections précédentes et qui nous a apporté tant de succès. Il s’agit d’abord, et il nous le faut véritablement, de réussir les investitures dans la cohésion et les intérêts supérieurs de notre coalition. Ensuite, de poursuivre l’approche qui nous a toujours valu des succès notamment la proximité et la pédagogie populaire.
Êtes-vous candidat à la mairie de Tambacounda ?
Je n’ai pas plus grand rêve que de servir mon terroir davantage dans la gouvernance locale en étant à la tête de l’exécutif local. Je suis déjà élu local parce que conseiller municipal et départemental de Tambacounda. Naturellement, je suis candidat dans le cadre de la coalition Benno bokk yaakaar.
Ne risque-t-il pas d’y avoir une floraison de candidatures de l’Apr avec celles du maire sortant, Mame Balla Lo et Me Sidiki Kaba ?
Les trois candidatures, la mienne, celle de Sidiki Kaba et celle de Mame Balla Lo sont légitimes. Mais au final, l’arbitrage dira qui sera le choix pour être porte étendard à la commune et au département. Je suis confiant d’autant que le Président Macky Sall a réaffirmé lors de la dernière conférence des leaders de la majorité présidentielle, que les choix prendront en compte largement les jeunes et les femmes. A Tambacounda, je suis sans conteste, l’espoir des jeunes et le leader des femmes.
Sidiki Kaba, surnomme ‘’Dougoutigui’’, autrement dit le patron de Tambacounda, n’a-t-il pas une longueur d’avance sur vous ?
Moi, je suis le ‘’Tamba Djigui’’, autrement dit, l’espoir de Tambacounda.
Cette floraison de candidatures, ne risque-t-elle pas d’amoindrir vos chances face à une opposition qui s’organise depuis lors ?
Il faut dire que les candidatures multiples se justifient par la période des investitures. Mais vous verrez, quand les arbitrages seront faits, nous nous retrouverons tous autour de l’essentiel. Et unis, nous serons largement victorieux.
Depuis Kaffrine, le Président Macky Sall a appelé l’ensemble des responsables de son parti et de sa coalition, à resserrer les rangs et les a prévenus contre toute liste parallèle. Comment appréciez-vous cet appel ?
C’est l’appel d’un leader préoccupé par l’unité de sa majorité et la cohésion de ses troupes. C’est le rappel nécessaire d’un chef responsable, conscient de l’engagement débordant de ses responsables locaux, mais soucieux du devenir de la coalition et des enjeux des échéances pour notre groupe politique et l’intérêt des citoyens. Ma conviction est, malgré tout, faite que la raison devrait, in fine, l’emporter sur les passions.
Y-a-t-il des possibilités que vous trouviez des plages de convergence pour présenter une liste unique à Tambacounda ?
Je ne suis ni devin, ni prédicateur. Mais ce que je puis vous affirmer sans risque de me tromper, est que je suis un membre de la majorité présidentielle et je le demeure. Par conséquent, mes convictions, je les fais valoir au sein de l’entité à laquelle je me reconnais et les orientations, je les reçois du leader que je me suis choisi, notamment le Président Macky Sall et qui m’a fait confiance dans bien des domaines. Tous les observateurs objectifs reconnaissent que ma candidature est une demande populaire au regard de ma base solide, mon encrage local et de ma profession d’urbaniste Aménagiste qui pourrait être un plus non négligeable dans le développement local.
Et dans ce cas, qui sera selon vous, la tête de liste ?
Il y a deux têtes de liste à choisir, une dans la commune et une dans le département. Je ne suis pas dans le secret mais, j’ai bonne foi que l’espoir des jeunes et le leader des femmes de Tambacounda sera une tête de liste.
Comment voyez-vous le déploiement de cette opposition avec les mises en place récentes des coalitions Yewwi askan wi, Gueum sa bopp de Bougane Guéye et celle du Pds et ses alliés ?
Rien de nouveau sous les auspices. Nous sommes habitués à voir nos adversaires de l’opposition bander les muscles en préparation de toute élection et en finalité, constater leur cuisante défaite à la suite de l’expression populaire. La maturité des électeurs sénégalais ne souffre d’aucune contestation. En plus, les points de consensus ont été forts entre les adversaires pour un code électoral qui intègre des innovations majeures, notamment l’élection des chefs d’exécutif local au suffrage universel direct. Maintenant, il ne reste plus qu’à aller aux joutes et entendre la sentence populaire qui s’exprimera dans les urnes. Chacun n’a qu’à faire valoir ses arguments dans ce cadre et tirer les enseignements du signal que leur lancera le peuple souverain le moment venu.
Avec cette nouvelle structuration de l’opposition, n’y a-t-il pas de risques de défaite pour la coalition BBY au pouvoir ?
Je ne vois aucun risque de défaite globale pour notre coalition. Ce que je vois, c’est une victoire éclatante au soir du 23 janvier avec un maximum de collectivités sous l’escarcelle de la majorité. Le plébiscite en faveur de la majorité m’apparaît telle qu’une évidence.
Outre la pandémie du covid-19 avec son corolaire de dégâts collatéraux sur l’économie nationale, il y a aussi les inondations et le renchérissement du cout de la vie. Ce contexte est-il favorable au régime de Macky Sall pour gagner les élections à venir ?
Je trouve le contexte plutôt favorable à une belle victoire de la mouvance présidentielle. Le contexte de pandémie du coronavirus est en effet marqué par les importantes réalisations du président de la République dans la riposte. Dans le volet social, pour améliorer les conditions de vie des populations sénégalaises, le Président a un bilan satisfaisant qui a des répercussions positives sur les communes rurales avec des programmes telles que le Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC), et dans les Communes urbaines avec des programmes telles que Promovilles. En dehors de toute considération de politique purement politicienne, les efforts consentis par le Président Macky Sall pour venir à bout des inondations au niveau national, dans le cadre du Plan décennal de lutte contre les inondations, est historique depuis notre indépendance. En deux mots, il est l’artisan de l’ambition réelle d’apporter des réponses durables à cette épineuse question. Ce sont des efforts considérables qui ont permis de sauver Dalifort, de restructurer le quartier de la Foire et de sortir plusieurs zones de la banlieue de la détresse dans laquelle elles étaient installées depuis des années. En poursuivant les efforts, la question de Keur Massar et ses alentours sera bientôt dépassée. En ce qui concerne l’accroissement des prix des denrées de première consommation, c’est une inflation maîtrisée qui a été constatée entre 2012 et 2020. La pandémie de la covid-19 a déréglé quelques peu les économies et imposé une logique de hausse. Mais les dernières mesures prises par le gouvernement auront un impact positif sur cette situation conjoncturelle à mon sens.
L’info