GOUVERNANCE DU COVID-19 AU SÉNÉGAL : Legs Africa met à nu les goulots d’étranglement
Dans son rapport portant sur la redevabilité active de la gouvernance sanitaire, économique et sociale de la pandémie de la Covid 19 au Sénégal, Legs Africa décèle une absence totale de respect des mesures de bonne gouvernance et de transparence.
Legs Africa a publié hier son rapport sur la redevabilité active de la gouvernance sanitaire, économique et sociale de la pandémie de la Covid 19 au Sénégal. Dans son étude, il met à nu une gestion des données limitées et peu transparente pour mieux apprécier l’évolution épidémiologique. Ainsi, il note une absence totale du respect des mesures de bonne gouvernance et de transparence, malgré la mise en place d’une architecture exceptionnelle de gouvernance composée d’un conseil stratégique, d’un comité exécutif et d’un comité de suivi de la mise en œuvre des opérations du fonds de riposte et de réduction des effets de la pandémie. Le «think tank» a aussi remarqué au cours de son enquête faite sur un échantillon de 1200 ménages sénégalais, que les indicateurs sont majoritairement basés sur le nombre de tests qui reste faible dans le pays. ‘’Le processus de collecte de données est peu clair, avec une absence de linkage des bases de données et d’un organe de gestion et de régulation des bases de données à caractère public’’, note-t-il. Legs Africa relève qu’avec l’avènement de la pandémie, les mesures prises par l’État ont eu des répercussions socio-économiques ‘’désastreuses’’ sur l’économie sénégalaise qui était déjà avant la crise de la Covid-19 ‘’au bord du gouffre sur tous les plans’’. Ces mesures étant selon l’étude, drastiques contre les réalités d’une économie majoritairement immédiate et informelle. ‘’En moins de 10 jours (23 mars – 03 avril 2020), l’économie était presque à genoux. Les restrictions commençaient à impacter négativement l’activité économique, surtout le secteur informel’’, indique le rapport. Lequel note que sur les 1000 milliards, il n’y a eu aucun filet pour sécuriser le secteur informel. Ce qui reflète le manque d’inclusivité du plan de soutien à l’économie. D’après le rapport, le Sénégal n’a pas eu de stratégie adaptée et a copié sur des pays totalement différents à tout point de vue. Le rapport met à nu une surmédiatisation de la pandémie qui a contribué à occulter les autres maladies, comme le paludisme qui est pourtant une maladie évitable et traitable, mais qui n’a pas reçu la même attention que la pandémie de coronavirus.
Revenant sur les différentes mesures de santé publique spécifiques prises par l’Etat du Sénégal (couvre-feu, fermeture des lieux de culte, régulation des transports en commun, port du masque obligatoire dans les lieux publics, interdiction des rassemblements, annulation des évènements culturels / sportifs, fermeture des écoles et universités, interdiction de voyage inter-régional pendant un à deux mois, mise en quarantaine des cas contacts), le rapport souligne que certaines d’entre elles ont été inefficaces selon bon nombre de sénégalais interrogés. Parmi celles, il note la fermeture des écoles, des lieux de culte et des marches, l’instauration du couvre-feu, la restriction des déplacements interurbains, comme étant les moins efficaces.
L’info