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HUB AERIEN ET TOURISTIQUE : Tout sur la dissolution de l’ADS, les projets urgents, les modalités de financement…

L’Agence des aéroports du Sénégal est officiellement dissoute depuis dimanche et sa fusion avec l’AIBD SA scellée. Le ministre du Tourisme et des Transports aériens l’a révélé hier, lors d’une réunion de coordination sur l’état de la mise en œuvre du hub aérien et touristique. Une rencontre en ligne, lors de laquelle, le Dg d’Aibd Sa, Doudou Ka est revenu largement sur les projets phares du hub aérien et les modalités de financement et de mobilisation des fonds. 

L’Agence des aéroports du Sénégal est dissoute. L’information a été rendue officielle hier, par le ministre du Tourisme et des Transports aériens. Alioune Sarr qui a présidé à cet effet, une réunion en ligne avec l’ensemble des acteurs concernés, a même annoncé sa fusion avec l’AIBD SA. Selon le ministre, l’étape de conception qui a permis de traduire cette vision en quatre (4) piliers stratégiques et de la décliner en treize (13) objectifs stratégiques et vingt et un (21) projets phares, est maintenant achevée. Elle fait suite à la mise en service de l’Aéroport International Blaise Diagne de Diass, au lancement de la compagnie nationale Air Sénégal et au démarrage de la première phase du Programme de Reconstruction des Aéroports du Sénégal (PRAS). Mais aussi à l’adoption par le Chef de l’Etat, Son Excellence Macky Sall, lors du Conseil Présidentiel du 23 avril 2021, de la stratégie Hub aérien et touristique 2021-2025, Dès lors, pour le ministre, il ne reste qu’à entamer la phase de mise en œuvre de la stratégie Hub aérien et touristique 2021-2025.

L’agence des aéroports du Sénégal officiellement dissoute

Une mise en œuvre qui a déjà démarré, avec les réformes juridiques, dont la plus importante ou urgente était la fusion entre l’agence des aéroports du Sénégal (ADS) et l’Aéroport international Blaise Diagne Sa (Aibd Sa). Ce qui est chose faite. En effet, hier, en réunion de coordination, le ministre Alioune Sarr a révélé que le décret portant dissolution de l’Agence des Aéroports du Sénégal (ADS) et qui consacre la fusion entre cette Agence et AIBD SA, a été signé le 20 juin 2021 (dimanche dernier). Et le patron des transports aériens d’ajouter que les autres textes relatifs à l’élargissement des compétences de AIBD SA sur tous les aéroports du Sénégal, l’extension du champ de la RDIA au financement du Hub aérien et la réforme du guichet unique, devraient être finalisés avant la fin du mois de juin, donc dans quelques jours. 

Pas de licenciements

La dissolution de leur société l’Agence des aéroports du Sénégal (Ads) n’a pas manqué d’inquiéter des travailleurs, quant à leur avenir. Mais à en croire le ministre du Tourisme et des Transports aériens, ils ne doivent pas avoir de soucis à se faire. ‘’Il faut rassurer les travailleurs sur le fait que le chef de l’État a pris la décision qu’il n’y aurait aucun licenciement dans la fusion ADS-AIBD. C’est la position du gouvernement. Aucun emploi ne sera perdu. Nous demandons que les travailleurs soient des acteurs pour là où nous voulons aller. On aura besoin de beaucoup plus de bras. Treize nouveaux aéroports, c’est une première au Sénégal. Donc dans ce décret, aucun poste ne sera perdu’’, a affirmé Alioune Sarr. 

Les travailleurs représentés dans le comité de pilotage

Alioune Sarr a rassuré aussi les syndicalistes, à propos de leur volonté d’être représentés au niveau du comité de pilotage pour le transfert des activités. ‘’Dans le comité ad hoc, les travailleurs seront bien représentés. Ils sont des partenaires sociaux. Quand on aura fini ces aéroports, ce sont les travailleurs qui y seront. Je suis tout à fait d’avis que les travailleurs soient impliqués dans ce processus. AIBD prendra les dispositions nécessaires. Nous avons même demandé à ce que le CEMGA particulier du président de la République soit impliqué dans le comité de pilotage. Ceux-là qui sont dans le secteur seront les premiers à être servis. Tous les travailleurs seront impliqués’’, soutient le ministre.

La RDIA va financer le Hub aérien touristique

A la suite du ministre, le Dg de l’Aibd a fait une présentation sur trois points : la structuration du financement, la feuille de route du projet candidats, méthodologie du déploiement. Doudou Kâ note d’emblée que les projets du hub aérien seront essentiellement financés à travers la redevance de développement des infrastructures aéroportuaires (RDIA) et le recours au partenariat public-privé. Cependant, il indique que la stratégie de financement adossée à la RDIA, requiert des prérequis juridiques, avec les textes déjà passés et ceux en attente, et des prérequis financiers, avec les négociations avec les 8 préteurs existants qui ont déjà accordé leur confiance à l’Etat du Sénégal pour la première phase de l’Aéroport international Blaise Diagne. Parallèlement à cette stratégie de financement de long terme, sur une durée de 15 ans, le président avait donné des délais très urgents. Ce qui a conduit Alioune Sarr et ses services à choisir 6 projets à réaliser en urgence, sur les 21 prévus pour le hub aérien et touristique. 

6 projets retenus en urgence

Il s’agit selon Doudou Kâ, de la gestion et la rénovation des aéroports régionaux, pour 65 milliards, le projet du centre de maintenance aéronautique MRO pour 30 milliards, l’académie des métiers de l’aviation civile pour 35 milliards, le projet de renforcement de l’autorité de l’aviation civile (Anacim) pour 5 milliards, le projet de renforcement d’Air Sénégal pour 50 milliards et le projet de sécurité et de sureté, avec la mise aux normes des aéroports régionaux pour 15 milliards.

« Crédit relais », «financement conventionnels» et «financement islamique (sukuk)» : les différents modes de mobilisation des 460 milliards du hub aérien et touristique

Pour accélérer le financement de ces projets urgents, Doudou Kâ et son équipe ont préconisé une stratégie de financement en deux étapes : d’abord la mobilisation, par l’Etat du Sénégal, à travers l’Aibd, d’un financement en phase d’urgence de 200 milliards, sous forme de crédits relais avec garantie de l’Etat qui se fera en deux étapes. Celles-ci concerneront la mobilisation, mais aussi la signature, entre l’Etat et l’Aibd Sa, d’une convention de cession de dette, pour ne pas grever la dette de l’Etat ; l’Aibd s’engageant à prendre en charge le remboursement de la dette de l’emprunt d’Etat. Parallèlement, le travail pour la mobilisation du financement du hub aérien pour un montant de 460 milliards F CFA remboursables par la RDIA pourrait être faite sous deux formes qui seront mises en œuvre. Un financement conventionnel auprès de banques commerciales et de banques de développement à l’international, et un financement islamique sous forme de « sukuk » mobilisable à travers le financement d’actifs tangibles. 

Un pacte de stabilité sociale et de relance du secteur

Pour la réalisation de ces projets et du projet de hub aérien et touristique de manière globale, le secteur aura besoin de paix et de stabilité sociale. C’est pourquoi, le ministre de tutelle s’est réjoui de la signature du pacte de stabilité sociale et de relance du transport aérien le 20 avril 2021, ainsi que la tenue les 11 et 12 juin 2021 de l’atelier avec les partenaires sociaux sur le partage de la stratégie du hub aérien et le pacte de stabilité sociale. Pour Alioune Sarr, cela est d’autant plus important qu’il permettra aux travailleurs, qui sont les principaux acteurs du système, de s’approprier l’ambition et les projets de l’Etat. Cette appropriation est nécessaire, surtout quand on sait que le Chef de l’Etat qui accorde une importance capitale au projet du Hub aérien et touristique a pris des engagements sur les délais. ‘’Les orientations sont claires et les délais sont courts. Je ne doute néanmoins pas, qu’avec la qualité et l’intelligence des ressources disponibles, les objectifs seront atteints. C’est pourquoi, je vous exhorte à mettre en œuvre toutes les diligences nécessaires à la réalisation à date, de ces infrastructures. Notre seul sacerdoce est l’intérêt supérieur des populations qui, comme nous venons encore de le vivre, aspirent à un mieux-être auquel participent pour une large part, ces infrastructures et les activités connexes qu’elles entrainent. Le Chef de l’Etat s’y est engagé, nous nous y engageons’’, a conclu Alioune Sarr.

L’info