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DROITS DE TIRAGE SPECIAUX : 33 milliards de dollars aux pays à faibles revenus

L’Agence de notation financière, Fitch Ratings, basée à Hong-Kong, voit d’un très bon œil l’octroi de Droits de tirage spéciaux (DTS) aux pays à faibles revenus (PFR) comme le Sénégal.

«Les effets de crédit positifs sur les pays à faible revenu (PFR) de l’allocation prévue, de 650 milliards de dollars de Droits de tirage spéciaux (DTS) par le FMI, pourraient être amplifiés par la rétrocession, par les pays riches, d’une partie de leur nouveau DTS dans le cadre d’efforts plus larges pour soutenir les PFR». Telle est la conviction l’Agence de notation financière, Fitch Ratings, basée à Hong-Kong. «Fitch s’attend à ce que la nouvelle allocation générale de DTS soit approuvée par le conseil des gouverneurs du FMI, probablement en août. Cette décision augmentera les réserves de change des États membres du FMI, sans créer de nouvelle dette. Le paiement viendra peu de temps après l’approbation et ne nécessite pas de conditions à remplir. Cependant, la majeure partie ira aux membres les plus riches, puisque l’allocation est proportionnelle aux quotes-parts des membres au FMI», souligne un communiqué de l’agence de notation financière. Ajoutant qu’il « y a un élan derrière les propositions pour que les pays les plus riches utilisent leurs nouveaux DTS pour soutenir les Pays à faible revenu, bien que les mécanismes soient toujours en discussion. Des accords de rétrocession pourraient être conclus bilatéralement, entre les pays individuels et le FMI, les États-Unis, la Chine et plusieurs pays européens ont exprimé leur soutien ». 

33 milliards de DTS aux pays à faibles revenus 

Lors du sommet sur la relance des économies africaines, à Paris, le 18 mai dernier, le président français, Emmanuel Macron avait annoncé un objectif de 100 milliards de dollars de promesses de prêt d’ici octobre. « À titre de comparaison, les souverains africains ne recevront que 33 milliards de dollars au titre de l’allocation générale de DTS elle-même », constate pour le déplorer, Fitch Ratings. «Le principal mécanisme de rétrocession envisagé, se fait via le Fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et la croissance (PRGT) du FMI, qui soutient des prêts concessionnels, tels que la Facilité de crédit rapide d’urgence (FCR) et la Facilité élargie de crédit (FEC). D’autres mécanismes, dont ceux via la Banque mondiale et d’autres banques multilatérales de développement (BMD), sont également en débat, mais les détails sont encore vagues. Ceux-ci pourraient se concentrer davantage sur le financement de projets – par exemple pour la vaccination contre le Covid-19 ou des projets liés au climat », indique la même source. 

Selon Fitch, le FMI a décidé, en mars, d’augmenter les limites d’accès à ses prêts concessionnels, augmentant temporairement les plafonds de décaissements annuels au titre de la PRGT à 245 % de la quote-part d’un pays, contre une limite de 150 % en vigueur depuis juillet 2020 et de 100 % avant cela. « À ce nouveau plafond, les décaissements annuels pourraient atteindre 3 à 4 % du PIB des bénéficiaires, bien que nous nous attendions à ce que la plupart des décaissements soient bien en deçà de ce niveau », croit savoir l’agence de notation financière. « L’augmentation des limites d’accès, potentiellement soutenue par la rétrocession à grande échelle de DTS pour augmenter le financement disponible, pourrait inciter les PFR à négocier les programmes du FMI. Néanmoins, la conditionnalité peut empêcher certains de conclure des accords avec le FMI, en particulier lorsque les autorités sont engagées dans des politiques que le FMI considère comme problématiques », relève le texte. 

« De tels programmes atténueraient les pressions financières immédiates et fourniraient des ancrages politiques. Nous pensons que l’assainissement budgétaire sera moins une priorité immédiate dans ces programmes, par rapport à l’ère pré-pandémique, mais nous attendons toujours des programmes qui encouragent la soutenabilité de la dette à moyen terme, les réformes structurelles et la mobilisation des recettes », souligne encore le communiqué de l’agence Fitch Ratings. «La perspective d’un financement accru du FMI pourrait inciter un petit nombre de pays à haut risque de surendettement, à se restructurer dans le cadre du cadre commun du G20. Alors que le Cadre commun concerne directement la dette bilatérale, l’exigence de comparabilité de traitement pourrait conduire à une restructuration de la dette envers les créanciers du secteur privé. Par conséquent, nous pensons qu’une décision de demander une restructuration de la dette dans le cadre du Cadre commun est peu susceptible d’être compatible avec une notation supérieure à « CCC » », met en garde l’agence Fitch Ratings.

Les notes de l’agence sont utilisées pour guider les investisseurs dans leurs investissements. Elles se fondent sur différents facteurs, comme la faculté de l’obligation à résister aux variations économiques, ainsi que la quantité et type de dette détenue par une société ou un gouvernement.

L’info