Société

UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR : Reprise avortée des cours, faute de calendrier

La reprise des cours  n’a pas pu avoir lieu à l’UCAD, ce mardi 1er septembre 2020, faute d’annonce du calendrier des cours.

Le mois de mars dernier, tous les corps d’enseignement supérieur avaient interrompu leurs cours face au contexte de la pandémie de la Covid19. Suite à cela, le ministre de l’Enseignement supérieur avait décidé de la réouverture des universités dans l’ensemble du territoire national et la reprise des cours à partir du 1er septembre 2020. Ce 31 août, le recteur de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar et les présidents des amicales des étudiants des facultés, écoles et instituts d’enseignement supérieur de l’Ucad ont signé un protocole pour la réouverture de l’université et la reprise des cours en présentiel à partir de ce 1er septembre. Après six mois de repos, ce matin du 1er septembre, l’Ucad devait accueillir les étudiants pour la reprise des cours. Une reprise qui n’a pas pu avoir lieu faute d’annonce du calendrier scolaire. L’atmosphère est un peu morose et calme. A la devanture de la grande porte, l’accès est bloqué pour tout passant, à l’exception des étudiants détenant leur carte scolaire. En poursuivant vers le ‘’couloir de la mort’’, on remarque une vague d’étudiants et des vendeurs occupant le trottoir. Dans ce groupe de personnes, les masques sont portés négligemment. Dans le hall de la faculté des lettres, des lavoirs sont mis en place. Bien que la FLSH soit la plus peuplée avec un effectif de près de 30 mille étudiants, on observe peu d’étudiants dans l’enceinte, la majeure partie étant des membres d’amicales des étudiants. Parmi eux une étudiante en première année de géographie, Nafy Mbacké qui a hâte de reprendre les cours mais reste inquiète face à l’effectif.«Quand je suis arrivée, j’ai remarqué que les mesures ont été prises pour la reprise avec les lavoirs de main et les masques à la disposition des étudiants. Mais malgré cela j’ai peur», crache la jeune étudiante. Selon elle, ils sont tellement nombreux que lors des cours magistraux dans les amphithéâtres, ils s’assoient à même le sol. Mar Guèye, étudiant en première année de thèse au département de géographie, conforte l’avis de la jeune Nafy Mbacké. D’après lui, l’effectif de la faculté des lettres et sciences humaines est vraiment inquiétant et angoissant.

Le respect des mesures barrières sera très difficile à appliquer avec la condensation des étudiants, surtout avec la distanciation physique. Par contre, ce délégué d’étudiants dans l’amicale de la faculté, en master2 au département de linguistique, Mamadou Alioune Diop, trop optimiste, et dans l’optique de sauver l’année universitaire, défend la reprise globale de l’enseignement. «Tous les mesures sont prises pour la réouverture. Maintenant, à part les responsabilités des autorités étatiques, du COUD et des amicales, la responsabilité est personnelle. Que chaque étudiant soit responsable de soi», défend le jeune homme.

Plus loin vers l’Ucad2, la porte qui mène au campus social, les dispositions de protection sont mises en place en présence de deux vigiles universitaires et deux membres de la croix rouge thermomètre en main. L’accès est limité et la température est prise pour chaque passant. u devanture Devant le pavillon D, un groupe d’étudiants assis par terre devant la direction chargée de l’attribution des logements universitaires, attend impatiemment leur convention de logement, pour pouvoir rejoindre les chambres avant le démarrage des cours.

 Ibrahima Diagne, étudiant en licence 3 à l’institut national supérieur de l’éducation populaire et du sport (INSEPS) soutient la normalité de la reprise des cours. «Les autorités et nous les étudiants, nous avons le devoir de sauver l’année universitaire», argue-t-il. Pour lui, même si l’Ucad accueille  un nombre important d’étudiants, il faudra s’organiser pour valider l’année, pour ne pas faire face à une année invalide ou blanche. Malgré le chamboulement du système universitaire, il soutient mordicus qu’il est de leur devoir de penser à ces nouveaux bacheliers qui devront intégrer l’enseignement supérieur.

 Marie GUEYE