DIALOGUE NATIONAL, FRN, REPORT DES LOCALE: DECROIX livre ses convictions et exigenes, ce n’est pas àla commission cellulaire qui va décider de ce qui est bon ou pas»
Sur le chemin de la démocratisation du Sénégal, Mamadou Diop Decroix est incontestablement une figure emblématique. Incorporé dans l’Armée
déjà en 1968 pour fait de grève, le patron de AJ-Pads est toujours à l’avant garde des combats pour le respect des
droits humains. Tel un Phœnix, il renait toujours de ses cendres sans jamais changer de casaque. En dépit de ses re-
lations amicales affichées avec la garde rapprochée du Président Macky Sall (El hadj Kassé et Mahmoud Saleh), il n’a jamais répondu aux sirènes de la formation marron beige. Sept ans après, il est à nouveau député au parlement où son expérience politique sert de boussole à nombre deses jeunes collègues. Devenu par la force des choses, coordonnateur du Front de résistance nationale qui regroupebplus de 50 organisations, Mamadou Diop Decroix dirigeait la délégation du Frn au Palais le jour du lancement du Dialogue national. Dans cet en tretien avec «L’As», il revient sur les circonstances de ce dialogue et ses attentes.
Honorable, qu’est-ce qui a subitement changé entre février et mai, pour que vous qacceptiez de reconnaître Macky Sall comme Président de la République et de dialoguer avec lui ?
Vous auriez pu aussi tourner la question dans l’autre sens, à savoir qu’est-ce qui a changé depuis février pour que Macky Sall
accepte de dialoguer avec son opposition qui affirme urbi et orbi qu’il n’a pas gagné l’élection au premier tour. Le fait est qu’aujourd’hui, en dépit de notre rejet des résultats, Macky Sall est proclamé Président de la République et il gouverne le
pays. Mais lui aussi sait qu’il a une opposition en face qui continuera de se battre pour la satisfaction de ses exigences démocratiques.
Est-ce qu’il a intérêt à ce que les confrontations, arrestations, emprisonnements qui ont caractérisé le septennat se poursuivent avec, à la clé, l’instabilité et ses conséquences notamment économiques et diplomatiques ?
A partir du moment où il boucle son second et dernier mandat à la tête du pays, mon opinion est qu’il a intérêt à travailler à un retour à une vie démocratique normale. Une vie démocratique où le gouvernement gouverne et où l’opposition s’oppose avec toutes les garanties que lui confèrent la constitution et les lois. Le fondement d’une telle éventualité, c’est se parler pour accéder à de nouveaux consensus capables de garantir l’équité,
la transparence et la sincérité de toutes les procédures de dévolution du pouvoir. Si vous prêtez bien attention, il n’existe, à ma
connaissance, aucun parti politique du Front de résistance nationale opposé à cela dès lors que c’est cela notre plateforme à côté des conditions de vie difficiles des populations dont nous soutenons les luttes.
Bien que d’accord pour le dialogue, vous lui avez dit subtilement que vous ne lui donnez pas un blanc-seing. Votre réserve se fonde sur quoi ?
Pas subtilement, clairement. D’abord, un blanc-seing ne donne pas, ne serait-ce que du point de vue de la méthode. Ensuite, la réserve est à trouver dans la rupture de confiance profonde entre le pouvoir et
l’opposition comme je l’ai rappelé dans mon allocution. Et ce n’est pas une cérémonie de lancement qui va dissiper ipso facto cette crise même si elle peut accroître les facteurs favorables.
Avec ces voix discordantes, le Pds, Sonko, le Crd (Abdoul Mbaye, Lamine Diallo, Thierno Alassane), on se rend compte que l’opposition est totalement désunie. N’est-ce pas un mauvais présage pour le consensus autour, même
des résultats issus du dialogue ?
Ne pas confondre divergences et désunion. L’opposition a des divergences, normales et naturelles dès lors qu’au sein même
des partis ces discordances existent ; mais elle arrive, jusqu’ici, à les gérer à l’interne, dans l’unité. De tous ces partis et personnalités que vous citez, vous n’en trouverez pas qui vous disent qu’ils rejettent le principe du dialogue mais ils entendent par-là, en général, dialogue sur
le processus électoral. Là- Le Front, c’est plus d’une cinquantaine d’organisations qui sont toutes indépendantes et
souveraines. C’est donc dire que son métabolisme est forcément différent de celui de Bennoo qui a un seul chef dont les autres acceptent les décisions même s’ils
ne les partagent pas toujours.
Aujourd’hui les avis divergent
sur cette question du dialogue et
créent même un malaise. Personnellement, j’estime que ces différences d’appréciation ne
devraient pas compromettre l’avenir de ce cadre si précieux pour les importants combats qui sont devant nous. Nous nous
engageons dans une entreprise complexe et difficile avec la Commission cellulaire. Nous commettrons des erreurs dans
le travail mais il faut les corriger au fur et à mesure dans un esprit constructif et dans l’humilité ; l’essentiel est qu’à l’arrivée
nous puissions dire que les objectifs, qui sont in fine ceux de tous les Sénégalais, soient atteints, c’est à dire que désormais, les élections au Sénégal ne soient plus sérieusement contestées. Je sais que dans le
Front les autres aspects du dialogue intéressent certains. La souplesse nous a permis jusqu’ici de tenir doit continuer
d’être de rigueur. Sur les trois que vous avez cités, les deux si je ne m’abuse, se sont déjà exprimés sur la question. Quant à Idrissa Seck, il a été représenté par la délégation.
Avez-vous espoir qu’avec la «dream team» de Famara Ibrahima Sagna, ils puissent revenir à de meilleurs sentiments ?
Je me félicite personnellement de constater que sur les cinq personnalités qui vont piloter le travail, toutes, sans exception, se sont retrouvées sur les tablettes de membres du Front. Pour ne
rien vous cacher, je n’aurais jamais pensé qu’on pourrait trouver des consensus aussi
rapidement sur le choix des personnalités. Naturellement, et je pense qu’il est bon de le rappeler, ce n’est pas la Commission
cellulaire qui va décider de ce qui est bon ou pas sur les questions que nous discuterons. Elle est là pour, comme leur mission l’indique, faciliter la discussion entre acteurs. La Commission ou son Président se doivent donc de consulter vraiment les acteurs. J’ai entendu beaucoup d’idées exprimées à la Salle des
banquets mais dans mon esprit, nou devons tout discuter. Il est exclu qu’un partie vienne imposer ses vues aux autres. Nous, les plus réticents posent des conditions, d’autres évoquent des modalités. Les résultats du dialogue seront davantage le fait d’une volonté politique. Si toute l’opposition se présente et que
le pouvoir décide de saborder le projet il n’y aura pas de résultats. Si par-contre la volonté politique est de procéder aux réformes nécessaires, les résultats seront nécessairement satisfaisants.
A vous entendre, on a l’impression, de dialogue national, il s’agit que du dialogue politique qui est en réalité une tradition …
Vous avez suivi la cérémonie de lancement, et vous vous êtes bien rendu compte que la politique a dominé les discours même si certaines autorités religieuses ont fait des remarques fort pertinentes sur la violence dans la société notamment celles exercées sur les femmes
et sur la situation des enfants de
la rue. Et c’est normal qu’il en soit ainsi car quand on parle de stabilité d’un pays on pense d’abord et avant tout stabilité politique.
Pour le 3éme mandat, vous avez dit aussi avec finesse que la question étant réglée par Macky Sall lui-même, vous n’en parlez pas. Question réglée au plan éthique ou juridique ?
C’est une question qui ne se pose pas.
Les locales peuvent-elles être tenues à bonne date ? Le parrainage doit-il être maintenu pour ce scrutin ?
Beaucoup de partis disent qu’ils n’iront plus à une élection sur la base des règles en vigueur. Donc il faut changer ces règles. Combien de temps cela prendra et
quel impact sur le calendrier, la
concertation tranchera je l’espère. En règle générale, je suis pour le respect du calendrier républicain. Je comprendrai cependant que pour revenir à des règles fiables sur la base d’un audit exhaustif notamment du fichier électoral, sur pièces et sur place, cela puisse prendre du
temps.
Pourquoi plaidez-vous le retour de Karim et la grâce pour Khalifa ?
Nous ne demandons pas seulement le retour de Karim Meïssa Wade et la libération de Khalifa Ababacar Sall, nous plaidons surtout pour qu’ils recouvrent la
plénitude de leurs droits démocratiques notamment le droit d’élire et d’être élu.
Wade avait donné son accord au FRN pour prendre part au dialogue.Qu’est-ce qui a dû se passer? Et comment faire pour qu’il revienne à de meilleurs sentiments ?
Ah! il faut se rapprocher du Président Wade.
Que reste-t-il du FRN si Sonko, Lamine Diallo, Idrissa Seck qui en sont membres ne se font pas représenter au dialogue ?
Le Front, c’est plus d’une cinquantaine d’organisations qui sont toutes indépendantes et souveraines. C’est donc dire que son métabolisme est forcément différent de celui de Bennoo qui a un seul chef dont les autres acceptent les décisions même s’ils ne les partagent pas toujours. Aujourd’hui les avis divergent sur cette question du dialogue et créent même un malaise. Personnellement, j’estime que ces
différences d’appréciation ne devraient pas compromettre l’avenir de ce cadre si précieux pour les importants combats
qui sont devant nous. Nous nous engageons dans une entreprise complexe et difficile avec la Commission cellulaire. Nous commettrons des erreurs dans
le travail mais il faut les corriger au fur et à mesure dans un esprit constructif et dans l’humilité ; l’essentiel est qu’à l’arrivée
nous puissions dire que les objectifs, qui sont in fine ceux de tous les Sénégalais, soient atteints, c’est à dire que désormais, les élections au Sénégal ne soient plus sérieusement contestées. Je sais que dans le
Front les autres aspects du dialogue intéressent certains. La souplesse nous a permis jusqu’ici de tenir doit continuer
d’être de rigueur. Sur les trois que vous avez cités, les deux si je ne m’abuse, se sont déjà exprimés sur la question. Quant à
Idrissa Seck, il a été représenté par la délégation.
Avez-vous espoir qu’avec la «dream team» de Famara Ibrahima Sagna, ils puissent revenir à de meilleurs sentiments ?
Je me félicite personnellement de constater que sur les cinq personnalités qui vont piloter le travail, toutes, sans exception, se sont retrouvées sur les tablettes de membres du Front. Pour ne rien vous cacher, je n’aurais jamais pensé qu’on pourrait trouver des consensus aussi
rapidement sur le choix des personnalités. Naturellement, et je pense qu’il est bon de le rappeler, ce n’est pas la Commission
cellulaire qui va décider de ce
qui est bon ou pas sur les questions que nous discuterons. Elle est là pour, comme leur mission l’indique, faciliter la discussion entre acteurs. La Commission ou son Président se doivent donc de consulter vraiment les acteurs. J’ai entendu beaucoup d’idées exprimées à la Salle des
banquets mais dans mon esprit, nous devons tout discuter. Il est exclu qu’une partie vienne imposer ses vues aux autres.
( Entretien réalisé par
Mamadou Thierno TALLA
et Amadou BA avec Toutinfo.net )