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Service des Urgences dans les hôpitaux : Un grand corps malade

Le Médecin Général de Brigade, Bacary Diatta a passé, en revue, « l’organisation et le fonctionnement des services des urgences ». Il intervenait, vendredi devant  l’Académie nationale des sciences  et techniques du Sénégal (ANSTS).

 «Dans 80% des cas qui se présentent au niveau des services d’urgence, il s’agit d’urgence ressentie en tant que telle et non de l’urgence vraie définie », a fait remarquer d’entrée de jeu, le Médecin Général de brigade, Bacary Diatta, par ailleurs Professeur en réanimation et anesthésie. «L’urgence, c’est quand le pronostic vital est engagé », informe l’ancien directeur de l’hôpital Principal et auteur de plusieurs publications sur la question.

Se basant sur son expérience dans la gestion des urgences du temps où il était le directeur de l’hôpital Principal,  il a estimé que les problèmes qui se posent aux services des urgences dans les structures de santé sont : L’insuffisance des compétences, notamment les spécialistes, mais également la logistique inadaptée et insuffisante et un rapport au temps pas toujours adéquat avec des délais d’intervention souvent longs, quand ce n’est pas une rupture de médicaments.

C’est ce qu’il appelle «  le parcours du combattant » des patients dans les urgences.

D’après lui, en moyenne, 150 patients sont reçus par jour dans les services d’urgences d’un hôpital de niveau 1 ou2.

Selon lui, il suffit que chaque malade soit accompagné par un ou deux accompagnateurs pour que l’on se retrouve avec 400 ou 500 personnes au niveau du service des urgences, sans compter les médecins et les paramédicaux.

A cela s’ajoute le fait que les malades sont souvent trimbalés d’hôpital à hôpital, faute de lit disponible.

Pour ce faire, il suggère la régulation dans les services d’urgence et la mise en place d’un système de communication pour permettre aux sapeurs pompiers et au Samu assistance de savoir où il y a de lits disponibles.

Ce qui nécessite, d’après lui un tri des malades, en fonction de leur gravité. L’avantage de cette démarche, c’est qu’il y aura moins d’encombrements dans les services d’urgence.

Le Médecin Général, Bacary Diatta a également évoqué l’équation du financements des urgences qui coutent chères aux hôpitaux  dés que le séjour dépasse trois jours. Selon lui, dans la prise en charge des urgences, certains soins comme les perfusions ne sont pas souvent facturés aux patients. Pourtant, ils pèsent dans le budget des structures de santé.

Pour un financement correct des urgences, il suggère une mobilisation des ressources au niveau de l’Etat, des collectivités locales et surtout au niveau des entreprises publiques et privées.

Sur ce point toujours, l’ancien directeur de l’hôpital Principal de Dakar propose, le recours à la technologie, notamment la télémédecine pour éviter de déplacer inutilement sur de longues distances parfois des malades. « Cela peut se faire, mais il faut le vouloir ». Surtout que selon, Alassane Dialy Ndiaye , le Sénégal dispose de 10 mille kilomètres de fibre optique et bientôt la 4G va inonder tout le pays.

Cette séance a été modérée par le Professeur de neurologie Ibrahima Pierre Ndiaye, membre de l’Académie nationale des sciences  et techniques du Sénégal (ANSTS). Il avait à ses côtés, l’ancien Recteur de l’Université de Ziguinchor, Oumar Sock. L’ancien ministre, Alassane Dialy Ndiaye, ainsi qu’un public d’universitaires et de chercheurs ont pris part à la session. Un sympathique cocktail a mis fin à la séance.

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