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Conseil supérieur de la magistrature : pourquoi le chef de l’État doit rester, selon Ousmane Kane

Contrairement à certains acteurs du monde judiciaire et politique, le magistrat à la retraite Ousmane Kane estime que le président de la République doit conserver sa position à la tête du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Pour lui, ceux qui réclament son retrait ne comprennent pas les véritables enjeux de cette institution clé.

Dans un entretien accordé à L’Observateur, l’ancien président de la Cour d’appel de Kaolack défend avec fermeté le rôle du chef de l’État : « Ceux qui combattent l’idée de sa présence ne savent pas de quoi ils parlent. » Il rappelle que le président de la République joue un rôle de contre-pouvoir essentiel face aux influences internes : « Le régulateur du Conseil supérieur de la magistrature, c’est le président. Quand le ministre de la Justice cherche à positionner certains magistrats, c’est lui qui peut refuser. Il l’a déjà fait. »

Pour Ousmane Kane, le vrai problème ne se trouve pas au sommet de l’État, mais dans les rouages administratifs : « Le problème, c’est le ministère de la Justice, la direction des services judiciaires. C’est de là que viennent les propositions de nomination. » Il propose une réforme pour garantir plus de transparence et d’équité dans la gestion des carrières des magistrats : « Il faut instaurer une véritable compétition aux postes, et mettre en place une commission indépendante chargée d’évaluer les candidatures. Cela permettrait d’assainir le processus, sans avoir à exclure le président. »

Enfin, il insiste sur le rôle constitutionnel du chef de l’État : « Le président est garant du bon fonctionnement des institutions. Il ne se mêle pas des détails. »