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L’affaire du tribunal de Pikine-Guédiawaye : des révélations accablantes pour d’anciens directeurs des Domaines

L’enquête sur l’assiette foncière du tribunal de Pikine-Guédiawaye, en banlieue dakaroise, prend une nouvelle tournure avec l’implication de plusieurs anciens hauts responsables de l’ancien régime. Après Ismaïla Madior Fall, ex-ministre de la Justice, ce sont Mamadou Guèye et Mame Boye Diao, anciens directeurs des Domaines, qui sont mis en cause.  

Selon L’Observateur, Mamadou Guèye et Mame Boye Diao ont été confrontés à Mamadou Moustapha Dia, président de la Commission de contrôle des opérations domaniales (CCOD). Par ailleurs, Mohamed Anas El Bachir Wane, ancien directeur des constructions au ministère de la Justice, a directement mis en cause Ismaïla Madior Fall.  

Les investigations menées par le commissaire Cheikh Sadibou Diallo, de la Brigade des affaires criminelles, auraient permis des découvertes inédites, mettant en lumière des connexions insoupçonnées.  

Un décret et des irrégularités flagrantes

Devant les enquêteurs, Mamadou Moustapha Dia, également conseiller technique du ministre des Finances, a confirmé qu’un décret (n°2020-1281 du 8 juin 2020) avait attribué 2 hectares, 85 ares et 14 centiares au ministère de la Justice pour la construction du Palais de justice de Pikine-Guédiawaye. Cependant, lors d’une visite de la commission ad hoc, il a été constaté que l’intégralité de l’assiette foncière n’avait pas été respectée.  

Pour preuve, M. Dia a évoqué la séance n°230 du 23 novembre 2023, au cours de laquelle la CCOD avait rejeté l’attribution d’un bail de 9 598 m² à Cheikh Gueye. Il a également souligné que plusieurs baux sur cette assiette foncière avaient été accordés sans l’aval de la CCOD, une étape pourtant obligatoire, les rendant ainsi irréguliers.  

Mamadou Moustapha Dia a directement incriminé Mamadou Guèye, ancien directeur des Domaines de Guédiawaye, ainsi que Serigne Assane Fall Dia, chef du Bureau des Domaines de la même localité. Ces accusations pourraient relancer le débat sur la gestion des terres publiques et les éventuelles dérives sous l’ancien régime.  

L’affaire, qui prend de l’ampleur, pourrait conduire à de nouvelles auditions et révélations dans les prochains jours.