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KHALIFA SALL APRES SA CONDAMNATION: «Je suis prêt à endurer bien plus encore »

Depuis sa cellule, à la Maison d’arrêt et de correction de rebeuss, le maire de la ville de Dakar Khalifa Sall a encore réaffirmé son engagement politique et ses ambitions pour le Sénégal. Il a soutenu qu’il n’abdiquera jamais. Dans une déclaration adressée au président du tribunal, aux avocats et au procureur de la république, il souligne que cette affaire est politique et que le président de la république a une peur envers lui qui ne le quitte jamais. Il lui a taillé, selon le premier magistrat de la ville de Dakar un destin présidentiel pour des raisons qui lui sont propres.

Le maire de Dakar Khalifa Sall en prison depuis presque un an, a encore profité du dernier jour de son procès en appel dans l’affaire de la caisse d’avance pour sortir une énième déclaration depuis sa cellule, à la Maison d’arrêt et de correction de Rebeuss. Une fois encore, le candidat déclaré à la prochaine présidentielle a réfuté toutes les accusations sans fondement contre sa personne. Le maire de la ville de Dakar sou- tient que jamais dans sa vie il n’a eu besoin de détourner les deniers publics. «Il n’a jamais eu de détournement de derniers publics ni au préjudice de l’Etat ni au préjudice de la ville de Dakar qui m’a honoré en m’accordant sa confiance par deux fois», a dit Khalifa Sall dans une déclaration adressée au président du Tribunal de Dakar, au Procureur de la République et aux avocats de tous bords.
Pour le militant socialiste qui a finalement été exclu du parti avec tous ses proches, la colère est grande de voir son nom, son honneur et sa dignité engagés dans une machination de distorsion et d’altération de la vérité. Il ajoute que des actes innombrables et de façon récurrente ont été posés dans le seul but de l’amener à renoncer à son engagement politique au service de son pays. «Mais je n’abdiquerai jamais face à cette grande injustice qui a fini de mettre à nu la fragilité de notre système politique, sa trop grande dépendance au deside- rata du chef de l’exécutif et l’ur- gence d’y apporter les réformes nécessaires afin que plus jamais dans notre pays un citoyen ne soit inquiété pour ses opinions et dans l’exercice de sa liberté, de choisir librement sa voie», a dit le député-maire de Dakar. Malgré sa «disqualification» pour la prochaine présidentielle à cause de son emprisonne- ment, Khalifa Sall ne semble pas se décourager et voit l’avenir lui donner raison. Il se fonde sur des histoires du pays, du continent et du monde qui, selon lui sont remplies d’exemples de personnalités irréprochables qu’un pouvoir aux abois a voulu anéantir. Il estime qu’à l’avenir, la vérité finira toujours par triompher de la méchanceté et du mensonge.

DESTIN PRÉSIDENTIEL

Pour le maire de Dakar, la politique est le tout de cette affaire. «C’est à cause de mon engagement politique et militant que je suis devant vous, devant votre juridiction à cause de mon refus de laisser la maison du père diluée dans une autre entité politique certainement moins crédible, ni plus légitime que mon parti dont l’histoire, le présent et le futur se conjuguent avec le passé, le présent et l’avenir du Sénégal», a expliqué l’ancien proche d’Ousmane Tanor Dieng. Il ajoute que c’est la politique, celle-là politicienne, ni élégante dans sa démarche, ni honorable dans l’adversité qui l’a conduit devant les juges. En bon Sénégalais, le maire de la ville de Dakar lance avec force que c’est dans ce pays, le Sénégal où on lui a interdit de mener sa campagne alors qu’il
dirigeait la liste de la coalition Mankoo Taxawu Sénégal. C’est encore ici, dit-il qu’on lui a refusé d’exercer son droit de vote et lui a volé son immunité parlementaire. Il s’est ensuite interrogé sur les raisons qui ont poussé les autorités judiciaires à lui refuser une assistance à l’enquête de police. «En vérité, le Président de la République du Sénégal pour des raisons qui lui sont propres, m’a taillé un destin présidentiel. Cette peur qui ne le quitte plus a déclenché dans son microcosme une hys- térie collective qui fait de ma liquidation politique une prio- rité», explique Khalifa Sall. Sans préjuger la décision du Tribunal, l’ancien ministre sous Abdou Diouf réaffirme son engagement à servir le Sénégal non pas pour transformer la peur en terreur, mais permettre au peuple de reprendre sa marche résolue vers la paix, la démocratie et la prospérité. Le député à l’Assemblée nationale informe que rien ne va le détourner de ses ambitions pour le Sénégal. «Si pour cela, je devrais subir sa colère, ses foudres et la violence indélicate et non justifiée de ses prétentions à travers les actions de tous ceux qui lui apportent leur soutien, alors oui, en reconnaissance de tout ce que les populations de notre magnifique pays m’ont si généreusement offert, je suis prêt à endurer tout cela et bien plus encore», déclare le maire de la capitale.

(Amadou THIAM avec Toutinfo.net)