LA CHRONIQUE DE MLD:C’est l’argent qui manque le plus…Par Mamadou Lamine DIATTA
Les Présidents Senghor et Abdou Diouf avaient une relation assez distante et raisonnable avec l’argent.
C’est en 2000 avec l’avènement du Président Abdoulaye Wade que le milliard est devenu l’unité de mesure de la richesse du Crésus Sénégalais.
Il faut rester lucide et honnête : ce n’est pas mauvais en soi surtout si tout ce magot acquis par n’importe quelle contorsion est réinvesti dans ce pays qui nous mobilise au quotidien.
Le problème, c’est que malgré ces centaines voire ces milliers de milliards de fr cfa drainés ici et là par des profils qui ont principalement flirté avec l’Etat, l’impact sur les pauvres populations et sur le développement du pays reste nul…
Aujourd’hui certains analystes estiment que Macky Sall , du moins le régime qu’il pilotait de main de maître de 2012 à avril 2024 est l’alpha et l’oméga des difficultés financières que vit actuellement le Sénégal.
Lui et ses proches collaborateurs auraient procédé à un dérèglement systématique voire systémique de nos finances publiques.
À Marrakech où il mène carrément grand train , il a lancé sa nouvelle société SEMO HOLDING avec comme associé Dominique Strauss Kahn ancien ministre français de l’économie par ailleurs ancien candidat à l’élection présidentielle.
Macky Sall a visiblement laissé derrière lui une situation économique désastreuse.
Le Président Bassirou Diomaye Faye la plus haute autorité du pays n’y est d’ailleurs pas allé par quatre chemins : L’Etat du Sénégal dispose d’une faible marge de manœuvre sur le plan budgétaire à en croire l’autorité.
Renseignements pris auprès des sachants, avec des réserves de changes de moins de trois mois dont disposerait actuellement notre cher pays , les bailleurs de fonds seront toujours obligés de fermer le robinet. Clairement !
Le ministre des finances Cheikh Diba pousse sûrement des cheveux blancs. La presse relate d’ailleurs qu’il a récemment effectué un voyage brusque et éclair sur Paris pour convaincre les bailleurs de fonds sur l’urgence d’assister ce pays pas loin d’être placé…sous assistance respiratoire.
Voilà toute la tragédie de la situation du Sénégal !
Un pays en manque de liquidités.
Il faudrait une mobilisation de tous les amis du pays identifiés à travers le monde pour sauver déjà ce qui peut l’être, payer régulièrement les salaires avant de songer à procéder à une relance de l’économie qui passe à ce jour pour un luxe.
Avec le recul, on comprend un peu cette fiscalité systémique appliquée par le nouveau régime pour mobiliser du cash en cassant les exonérations jugées léonines accordées à plusieurs multinationales nichées notamment dans ce secteur extractif qui peine encore à profiter aux populations locales.
L’opposant Bougane Guèye Dany parlait d’ailleurs de République des « Juutimen » pour railler un peu le tandem Diomaye-Sonko connu pour sa tendance à traquer tous les supposés délinquants fiscaux
Tout est lié !
Les signaux sont véritablement au rouge.
Heureusement que le Sénégal reste un pays stable est béni du fait de sa position géographique stratégique, la qualité de son capital humain mais aussi son nouveau statut de pays pétrolier et gazier. Même s’il il ne faut pas trop compter sur ces ressources minérales d’autant que lors des premières années d’exploitation, il faut d’abord rembourser les multinationales ( cost oil) qui ont consenti des investissements massifs dans la phase hypothétique et ardue d’exploration.
Tout compte fait, l’héritage est tellement lourd que les ́nouvelles autorités sont visiblement obligées d’user de ruses de sioux pour remobiliser les forces vives de la nation, libérer toutes les énergies et convaincre les investisseurs de tous bords à venir au Sénégal pour injecter de l’argent frais et oxygener la machine de production agricole et industrielle en priorité.
C’est sans doute au regard de la difficulté de la situation que le Premier ministre Ousmane Sonko a récemment annoncé lors de sa déclaration de politique générale ( DPG) que notre pays va désormais diminuer le recours aux financements classiques pour adopter les modes de financements alternatifs liés notamment aux fonds d’investissement, aux fonds de pensions et même à l’épargne nationale. D’où l’idée novatrice des Diaspora Bonds.
Sauf que pour participer aux Diaspora Bonds, il faut avoir de l’argent. Nos compatriotes en disposent-ils assez par ces temps de crise ?
DIEU seul sait.
Un pays déréglé depuis…2021
Tout compte fait, il faut reconnaître que ce pays est déréglé depuis 2021…
La fameuse gueguerre Macky Sall vs Ousmane Sonko a visiblement laissé des séquelles indélébiles.Nous vivons encore les conséquences de cette sombre période de l’Histoire politique de cette jeune nation.
Nous devons à la vérité de constater que Macky Sall a tout fait pour que son opposant intrépide ne lui succedat point…
Le reste appartient à L’Histoire et surtout à DIEU notre Créateur. Pas besoin d’ergoter et d’épiloguer là -dessus.
Aujourd’hui, les pauvres populations sénégalaises sont en train de vivre les séquelles de cette sombre et traumatisante période ( 2021/2024)…
Affaire Adji Sarr, affaire Sonko/ Mambaye Niang et tutti quanti. Bref nous vivons encore dans notre chair les séquelles de ces profondes blessures infligées au peuple sénégalais. Avec faudrait-il le rappeler leur lot de morts et d’arrestations tous azimuts.
Il ne s’agit pas de remuer le couteau dans la plaie, il est plutôt question de procéder à des rappels factuels en épousant la froideur de l’analyse.
Il urge de depassionner le débat pour installer le pays dans une ambiance de sérénité et de travail afin de basculer dans une logique de performance.Pas en privilégiant de quelconques compromissions car pas de justice sans vérité et vice-versa.
C’est d’ailleurs toute la délicatesse de la tâche de ce pouvoir Pastef confronté à des problématiques existentielles inextricables du genre :
Comment convoquer une identité remarquable de l’APR comme Farba Ngom sans éveiller des soupçons de règlement de comptes ?
Comment convaincre certains de la non immixtion de l’exécutif dans le judiciaire ?
Comment concilier l’impératif de la reddition des comptes (exercice banal en démocratie) et l’obligation de régler hic et nunc les préoccupations vitales des Sénégalais liées notamment à l’urgence de cette réduction d’un coût de la vie qui a fini de désagreger plusieurs ménages ?
Comment relancer une économie dépourvue de liquidités dans un contexte de tension socio-politique ?