LA CHRONIQUE DE MLD: Ce pays doit se mettre au travail après les législatives. Par Mamadou Lamine DIATTA
C’est curieux mais le Sénégal reste un pays assez spécial malgré son statut enviable d’ilôt démocratique nichée dans une Afrique où la négation des libertés,les crises politiques récurrentes et les coups d’état institutionnels relèvent de l’ordinaire.
Tenez, nous avons voté et élu brillamment un nouveau Président de la République le 24 mars 2024. Mais en sept mois de magistère, rien mais alors absolument rien n’a pratiquement changé dans notre quotidien.La même galère des pauvres concitoyens du Sénégal réel, les mêmes invectives et débats de caniveau entre acteurs de landerneau partisan ; bref les mêmes sénégalaiseries pour reprendre la belle et célèbre formule du journaliste Ibou Fall.
C’est limite un peu caricatural et c’est la raison pour laquelle il faut reconnaître qu’à la décharge des nouveaux tenants du pouvoir, on se souvient bien de cette lumière de l’Historien Mamadou Diouf qui parlait à juste raison des « attentes irrationnelles » que l’élection de Bassirou Diomaye Faye continue encore de susciter au sein des masses laborieuses.Il ya tellement d’urgences dans ce pays appauvri par une élite compradore qui le tient en otage depuis les aurores de l’indépendance !
Entre un service de la dette tournant autour de 15000 milliards cfa, les prix des denrées de consommation courante qui flambent au quotidien parce les Sénégalais importent quasiment tout ce qu’ils consomment sans oublier ce système de santé moribond ou encore ce système éducatif plombé dès le début de l’année scolaire par une querelle puérile autour du voile de la discorde, il ya franchement de quoi donner le tournis aux observateurs les plus optimistes.
Justement, l’un des plus grands défis du nouveau pouvoir, c’est de réduire drastiquement les inégalités sociales abyssales pour assurer une redistribution correcte des richesses.
Ce pays attrayant, nouvellement admis dans le cercle restreint des États pétroliers et gaziers reste fortement politisé. On y vote depuis 1848.Le bouillonnement intellectuel de même que les joutes oratoires et politiciennes souvent stériles sont aujourd’hui exacerbées par la magie des réseaux sociaux.
Finalement, il semble que nous ne nous mettrons au travail qu’à l’issue du scrutin législatif prévu le 17 novembre prochain.
Comme si personne ne fait de la relance d’une machine économique ronronnante une surpriorité. Résultat, la récente fusion entre les plus grandes organisations patronales (CNP et CNES) est presque passée inaperçue…Du moins, elle n’a pas eu le retentissement attendu du côté des médias en particulier et du débat public en général.
Pourtant dans un pays normal en quête effrénée d’émergence, on célèbre les icônes qui créent et font tourner les entreprises. On les cajole en les accompagnant pour en faire des partenaires mais on ne les persécute point.
Il faut remettre ce pays à l’endroit.