ActualitéSociété

La Caisse de sécurité sociale rend hommage à Mademba Sock

La Caisse de sécurité sociale (CSS) a rendu hommage, jeudi, à son ancien président de Conseil d’administration, Mademba Sock, décédé en juin dernier, un leader syndical qui a marqué ses compatriotes pour son engagement sans concession en faveur des droits des travailleurs et des valeurs démocratiques.

”Mademba Sock a consacré toute sa vie à la défense des droits des travailleurs et à la construction d’un système social plus juste et inclusif au Sénégal”, a déclaré le président du Conseil d’administration de la Caisse de sécurité sociale, Elimane Diouf, lors d’une cérémonie organisée au Musée des civilisations noires à Dakar.

Selon M. Diouf, Mademba Sock fut “un exemple de leader syndical visionnaire et dévoué, qui n’a jamais accepté la compromission”.

Pour Innocence Ntap Ndiaye, présidente du Haut Conseil de dialogue social, l’ancien PCA de la Caisse de sécurité sociale a été ”un militant passionné de la promotion de la justice sociale”.

“Sa carrière professionnelle et syndicale a été marquée du sceau de l’engagement constant et de la détermination inébranlable du progrès social, signe de la souveraineté nationale”, a-t-elle ajouté.

Mademba Sock fut à l’origine de la création des Organisations des syndicats et d’une Centrale syndicale des travailleurs.

“Son esprit de sacerdoce au service exclusive des attentes et préoccupations des travailleur l’a amené à être pionnier de l’avènement des organisations syndicales autonomes et à être précurseurs d’une centrale syndicale des travailleurs”, a souligné Innocence Ntap Ndiaye.

Mody Guiro, président du Conseil d’administration de l’IPRES a, de son côté, a salué ”un leader syndical de dimension internationale”, relevant que l’ancien secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de l’électricité (SUTELEC) a participé à toutes les luttes pour l’émancipation des travailleurs et travailleuses au Sénégal et Afrique. ”Il a consacré toute sa vie aux mouvements syndicaux et a été toujours honnête”, a-t-il témoigné.

Le secrétaire général de l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (UNSAS), Mademba Sock, décédé au mois de juin à Paris, des suites d’une maladie, a marqué ses compatriotes pour son engagement sans concession en faveur des droits des travailleurs et des valeurs démocratiques.

M. Sock, rappelé à Dieu à l’âge de 65, était président du conseil d’administration de la Caisse de sécurité sociale (CSS), en même temps qu’il dirigeait l’UNSAS.

A la tête du Syndicat unique des travailleurs de l’électricité (SUTELEC) dans les années 1990, il s’était battu de toutes les manières possible pour que survive au Sénégal un syndicalisme autonome et indépendant, dans un contexte marqué par la “participation responsable”.

Cette orientation, qui mettait en avant le dialogue et le compromis plutôt que la confrontation avec le pouvoir politique, était celle incarnée par Madia Diop, autre monstre sacré du syndicalisme sénégalais, alors à la tête de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS).

Mademba Sock était le tenant d’une autre ligne, celle qui engage les centrales syndicales à garder leur autonomie vis-à-vis du pouvoir, orientation garante à ses yeux de leur liberté d’action.

Il a gagné ses galons dans la dureté de la lutte syndicale impitoyable, sans concession, au profit de l’amélioration des conditions de vie des travailleurs.

Il fallait tenir cette ligne, au risque de se compromettre et de s’éloigner des préoccupations des travailleurs, alors que le pays vivait difficilement les programmes d’ajustement structurels imposés par les institutions de Bretton Woods.

Le contexte étant difficile, le défunt secrétaire général de l’UNSAS s’était très rapidement retrouvé au sein des nombreux conflits sociaux de cette époque, dont la plupart témoignaient d’un mal-être général et de conditions de vie plus que difficiles de populations.

Son opposition à toute privatisation de la Senelec, la société nationale d’électricité, reste encore aujourd’hui un moment important de son engagement syndical, qui lui avait pour la petite histoire valu six mois de prison dans ces années 1990.