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Thierno Cissé, le candidat « fraudeur » condamné à six mois ferme

Thierno Cissé, candidat à la Présidentielle sénégalaise, a été condamné à une peine de six mois de prison ferme et une amende de 100.000 francs CFA. Cette sentence fait suite à son arrestation par la Division des Investigations Criminelles (DIC) pour avoir soumis une liste contenant des noms de 13 députés fictifs au Conseil constitutionnel dans le but de valider son parrainage.

Le Conseil constitutionnel avait déclaré dans un communiqué après le fait que : « [Thierno Cissé] a produit une liste de députés introuvables sur la liste des membres de l’assemblée nationale ». Il a été remis au procureur de la République près le tribunal de grande instance hors classe de Dakar pour « suspicion de fraude sur le parrainage conformément aux dispositions des articles L57 alinéa 8 et L91 du code électoral », selon le communiqué officiel du Conseil.

Cissé a plaidé non coupable devant le juge. Cissé s’est défendu en déclarant : « J’ai un compte et un chéquier. J’ai émis un chèque comme caution, mais je n’ai pas clôturé ce compte », lors d’une interpellation du juge.

Poursuivant sa défense, Cissé a évoqué une directive qu’il aurait reçue de nature surnaturelle, affirmant : « Instruction m’a été donnée de déposer avec neuf pièces. L’instruction ne vient pas de moi ni d’un être humain, mais d’un être supérieur : Allah Soubhanah wa Tallah. »

Cissé, un informaticien de formation, a également rejeté les accusations de falsification, en insistant sur sa sincérité quant à sa candidature. Il a déclaré : « Je ne suis ni un farceur ni un faussaire. Je ne jouais pas. Le 26 août, j’ai annoncé ma candidature et j’ai suivi toutes les étapes. Donc, je ne jouais pas. Et j’assume jusqu’au bout ».

Malgré sa défense, le tribunal a jugé les faits d’une « gravité extrême » et a reconnu Cissé coupable de confection de faux parrainages et de faux et usage de faux en écritures publiques. Le procureur de la République avait initialement requis une peine d’un an ferme pour fraude et six mois pour l’émission d’un chèque sans provision.

En réaction à ces événements, la famille de Thierno Cissé avait engagé un avocat pour sa défense. Cette défense s’est principalement concentrée sur l’état mental de Cissé. Un proche de Thierno Cissé a déclaré à L’Observateur : « Il ne jouit pas de toutes ses facultés mentales ». Un frère du candidat a corroboré cette déclaration, en partageant des observations personnelles sur l’état mental de Cissé. Il a mentionné que depuis le retour de Cissé du Canada il y a trois ans, des signes de déséquilibre mental ont été notés. Le frère de Cissé a ajouté : « Je lui ai alors proposé de le conduire à l’hôpital, en vain. Je ne pouvais pas le forcer ».

Avec Senego