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le Premier ministre haïtien Ariel Henry va répondre aux questions du juge d’instruction sur l’assassinat du président Moïse

« Un Premier ministre en fonction devant un juge, une première pour la justice haïtienne », titre Le Nouvelliste. Jusqu’ici, la justice haïtienne n’avait auditionné, pour des affaires les concernant, que des anciens présidents ou des anciens Premiers ministres.

Le Nouvelliste précise qu’il aura quand même fallu plus de deux ans d’hésitation à Ariel Henry pour mettre à l’ordre du jour du Conseil des ministres son audition devant le juge d’instruction. Le Conseil des ministres a donné son accord mardi 19 décembre : le chef du gouvernement, mais aussi des ministres et hauts fonctionnaires cités à comparaître, pourront le faire, précise le quotidien.

Le Nouvelliste s’interroge : quelles sont les preuves ou arguments de la justice pour vouloir entendre le Premier ministre, en plus des appels téléphoniques avec au moins une des personnes arrêtées dans l’affaire ? Le Nouvelliste se demande aussi qui est sur la bonne voie : des Américains, qui ont déjà condamné plusieurs inculpés (dernier en date, l’ex-sénateur John Joël Joseph, condamné à la prison à vie) ; ou de la justice haïtienne, qui « multiplie les interrogations sans aller à des procès ».

Déploiement policier pour Noël

Le National se penche sur les mesures annoncées par la police nationale haïtienne pour les fêtes de fin d’année alors que, écrit le quotidien, « les bandits armés n’ont pas baissé la garde en ces périodes festives », avec une grande partie de la capitale qui reste sous le contrôle des bandes armées, comme 80 % du territoire haïtien, et 1 600 policiers qui ont fui le pays pour la seule année 2023, selon le Bureau intégré des Nations unies en Haïti.

Pour ces fêtes de fin d’année, Le National s’intéresse particulièrement au secteur du transport en commun, dans lequel, en plus des « postes de péage établis sur les routes nationales par les gangs, les transporteurs sont assez souvent victimes de kidnapping, de meurtres et d’autres crimes perpétrés par les groupes armés ». La police, rapporte Le National, a prévu « d’augmenter la présence des forces de l’ordre déployées dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince, des villes de province et au niveau des principaux axes routiers du territoire ». Mais le syndicaliste Jacques Anderson Desroches, membre de la Force syndicale pour Sauver Haïti Fosah, est plutôt pessimiste : « tant que ces opérations ne visent pas les lieux occupés par les gangs, on ne peut espérer de résultats positifs ».